Après une veillée funèbbre digne des grandes traditions Akyé, avec orchestre, danses traditionnelles et écrans géants, comme savent si bien le faire les communautés Akyé pour accompagner "Tigre" à sa dernière demeure, c'est en rang serré que les populations et principalement les jeunes, convergent vers le cimetière pour l'ultime séparation.
Mais au moment de ranger le cercueil dans la tombe préparée à cet effet, mystère ! Un événement pour le moins étrange et rocambolesque bouleverse la cérémonie. Malgré tous les efforts déployés, même par les agents de l’escadron de gendarmerie d’Adzopé dépêchés sur les lieux, le cercueil a tout simplement refusé d’entrer dans la tombe. Le bois du cercueil semblait se heurter aux parois de la tombe rendant impossible sa descente dans la tombe. La tension monte alors d’un cran. Les esprits s'échauffent. " "La mort de " Tigre " n'est pas simple ", assertent certains. La situation dégénère rapidement. Dans un élan de défi face aux forces de l’ordre qui tentaient de maintenir l’ordre avec des gaz lacrymogènes, des jeunes du village ont pris leur courage à deux mains et ont décidé de porter le cercueil à travers le village.
Dans une ferveur indescriptible, la foule s’est levée, et le cercueil a effectué un véritable tour d’honneur dans les rues de Becedi-Brignan, porté à bout de bras par des habitants en transe. Ce n’est qu’après près de trois heures de déambulation que le cercueil de N’Cho N’Cho William a finalement pu être déposé dans sa tombe. Un dernier voyage sous haute tension pour Tigre, dont la disparition laisse derrière elle bien des questions, mais surtout une profonde émotion dans tout le village de Becedi-Brignan.
Norbert Nkaka ( sources :correspondance particulière)