Binao/ Après les violences électorales, les populations organisent une journée de pardon au chef de l'Etat.

Rédigé par Kouassi Norbert dit Norbert Nkaka Koffi le Vendredi 5 Décembre 2025 à 07:36 | Lu 130 fois


Lors des élections présidentielles du 25 octobre 2025, des jeunes de l'opposition, respectant le mot d'ordre de "Trop c'est trop" ou " Non au 4 ème mandat " se sont attaqués à certains bien en détruisant des matériels électoraux et saccageant les locaux de la Céi locale à Binao. Ces jeunes aidés d'autres manifestants venus des villages voisins ont dressé des barricades et empêché le déroulement du scrutin. L'intervention vigoureuses des forces de sécurité ont provoqué de nombreux blessés et des jeunes interpellés. Cette fièvre passée, ces populations qui mesurent les conséquences de ces actes regrettables. Ainsi à l'initiative des responsables de la Mutuelle pour le développement économique et social de Binao ( Mudesb) dirigée par Assandé Edgard, une journée dite de " Pardon au chef de l'Etat " a été organisée à Gbolouville(Binao-Boussoué), le vendredi 28 novembre, sous la présidence du préfet de Tiassalé.


L'objectif selon les initiateurs est d'apaiser les coeurs, de cultiver la cohésion pour le développement et surtout prévenir les échéances électorales pour la législative du 27 décembre prochain. " Nous avons organisé cette cérémonie pour demander publiquement pardon au chef de l'Etat pour les actes regrettables survenus lors des élections présidentielles du 25 octobre. Nous voulons fédérer les esprits des populations autour de la cohésion et de la paix à Gbolouville. Nous allons veiller à ce que cela ne se répète plus ", a indiqué Assandé Edgard, au nom des membres de la Mudesb. Prenant la parole, le préfet de Tiassalé, Houphouët Kouadio a dressé sommairement le bilan de cette journée folle à Gbolouville lors des élections afin d'en tirer les leçons et garantir les joutes législatives prochaines. " Sur l'ensemble du département de Tiassalé, les élections se sont bien déroulées notamment à Morokro, Botindé et bien d'autres localités. Mais je n'ai pas compris pourquoi à Binao, les populations ont tenté d'empêcher les élections, allant jusqu'à saccager le siège local de la Céi. Vous devez vous ressaisir car ces comportements délictueux ternissent l'image de tout le département. Voilà que les échéances législatives arrivent. Je demande aux jeunes d'arrêter de se laisser manipuler par les hommes politiques. Evitez la violence et le désordre ", a insisté le préfet Houphouët Kouadio qui a par ailleurs demandé aux chefs des villages d'afficher la neutralité pendant les processus électoraux.

Le président des jeunes, Komenan Désiré a donné des assurances que ces actes regrettables ne se répéteront plus à Gbolouville. " Nous prenons l'engagement de tourner cette page triste. Désormais nous allons dénoncer tous les acteurs des troubles afin de garantir la paix et la cohésion sociale ", a t il promis. Les chefs de Binao, Nanan Kamenan Akoï Jean-Marie-Vianney et de Boussoué, Nanan Essan Niangoran ont eux aussi réitéré le pardon au chef de l'Etat et pris l'engagement de renforcer la cohésion. Toutefois, ils ont plaidé pour la libération des jeunes du village incarcérés à la suite de ces événements. " Nous demandons pardon au chef de l'Etat et à toute la population. Désormais nous allons veiller à ce que les auteurs et les commanditaires de ces actes regrettables soient démasqués et sévèrement punis. Pour l'heure nous demandons aux autorités de faire un geste pour que nos enfants emprisonnés nous reviennent. Nous allons leur tirer les oreilles une fois auprès de nous ", ont ils plaidé. L'un des temps forts de cette rencontre a été le don d'un bélier ainsi que du vivrier au préfet de Tiassalé pour symboliser leur adhésion à la paix tant prônée par le Président de la République Alassane Ouattara. Notons que plusieurs autorités politiques locales à savoir, le député de N'Douci- Gbolouville, Charles Gnaoré, le représentant du ministre Pierre Dimba par ailleurs le président du Conseil régional de l'Agnéby-Tiassa, Komenan Yao ainsi que le représentant du député de Koumassi, Ouattara Abdul Karim, ont également pris part à cette journée du pardon et de réconciliation.

Norbert Nkaka


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