CAN 2025 – RD Congo vs Bénin : victoire au goût d’une controverse VAR
Dans un match de la phase de groupes de la Coupe d’Afrique des Nations 2025, la confrontation entre la République démocratique du Congo et le Bénin a connu un des moments les plus inattendus et débattus de cette première journée, ce mardi après-midi au stade Al-Barid de Rabat. Alors que l’enjeu était déjà élevé pour les deux équipes, une décision arbitrale controversée — ou plutôt l’absence de décision — a créé une intense polémique au sein des supporters, des joueurs et des observateurs présents.
À la 60ᵉ minute : une main évidente, et puis plus de VAR
Peu après l’heure de jeu, l’arbitre sud-africain Abongile Tom, en charge de la rencontre, a surpris tout le monde en indiquant que la VAR ne fonctionnait pas sur l’action en cours. Cette annonce est intervenue au moment où une main évidente dans la surface de réparation congolaise avait été signalée par les joueurs béninois et le public comme suffisamment claire pour mériter un penalty en faveur des Guépards.
Du côté béninois, l’incompréhension a été immédiate. Les visages des joueurs traduisent la frustration d’un moment capital gâché. Dans les gradins, les supporters entonnent des chants mêlés de colère et de désarroi, tandis que les commentateurs tentent d’expliquer l’inexplicable. Comment un outil conçu précisément pour ces situations critiques a-t-il pu faire défaut à l’instant le plus déterminant du match ?
C’est là toute l’originalité — et la confusion — de la scène : non pas qu’un penalty ait été refusé, mais qu’il n’ait jamais pu être validé ou rejeté parce que la VAR était absente à ce moment-là. Une explication qui laisse perplexe, tant l’assistance vidéo est aujourd’hui intégrée au cœur de l’arbitrage sur les grandes compétitions internationales.
La réaction des acteurs du jeu
Immédiatement après l’incident, les joueurs béninois se sont dirigés vers l’arbitre avec des gestes d’interrogation, cherchant à comprendre ce qui venait de se passer. Plusieurs d’entre eux ont exprimé leur mécontentement, non pas seulement pour la décision en soi, mais pour l’absence totale de prise en compte de l’arbitrage vidéo.
Du côté congolais, le silence a prédominé. Les Léopards, concentrés sur la gestion du match, n’ont pas fait de commentaires publics sur l’incident. Cela dit, plusieurs observateurs techniques présents ont fait remarquer que ce type de situation, bien qu’exceptionnel, met en lumière les défis persistants liés à la technologie VAR dans les compétitions africaines, notamment en matière de fiabilité technique et de protocole d’intervention.
Réactions d’avant match et contexte
Avant le coup d’envoi, le Bénin abordait cette rencontre déjà fragilisé par l’absence de plusieurs joueurs clés suspendus pour accumulation de cartons jaunes lors des éliminatoires. Le sélectionneur Gernot Rohr avait d’ailleurs souligné les difficultés rencontrées dans la préparation de son équipe, en déplorant notamment ces suspensions et la pression d’affronter une équipe congolaise ambitieuse.
Cette situation exceptionnelle de VAR vient maintenant s’ajouter à ce contexte déjà délicat, créant une atmosphère encore plus électrique.
Un débat qui va au-delà du score
Au final, l’équipe RD Congo s’est imposée sur le terrain, mais c’est bien l’incident de la 60ᵉ minute qui risque d’alimenter les discussions bien après la fin de ce match. Pour les techniciens, analystes et amateurs de football, ce moment soulève des questions plus larges : les infrastructures technologiques sont-elles suffisamment robustes pour une compétition de cette envergure ? Comment les arbitres et la CAF doivent-ils gérer et communiquer sur ces pannes inattendues ?
Pour les supporters béninois, la réponse est claire et immédiate : ce « non-appel » de la VAR a volé au Bénin une chance réelle de changer le cours du match. Et dans un tournoi où chaque point compte, cette controverse pourrait bien laisser des traces, à la fois dans la compétition et dans l’esprit des observateurs du football africain.
Guy Martial, envoyé spécial