Conflit Mali-CEDEAO : Guillaume Soro fait jouer sa stature d’homme d’état

Rédigé par Jean Calvin Koutouan le Vendredi 14 Janvier 2022 à 17:16 | Lu 173 fois


L'hystérie des émotions passée, il a enfin choisi la date de ce Vendredi 14 Janvier pour s'exprimer sur la situation de tension qui oppose le Mali à la Communauté Économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Insatisfaite du chronogramme des élections, proposé par les autorités de transition au Mali, l'institution sous-régionale imposait ce Dimanche 09 Janvier au cours d'un sommet extraordinaire à Accra, des sanctions économiques sévères au Mali pour contraindre la junte à accélérer le processus de retour à l'ordre constitutionnel. Gel des avoirs de l'État Malien à la BCEAO, suspension des transactions commerciales entre le Mali et ses voisins, fermeture des frontières... Des mesures drastiques que l'ancien premier ministre Ivoirien, Guillaume Soro en exil, juge "extrêmement sévères, voire disproportionnées".





Dans un communiqué publié ce Vendredi, il rappelait les conventions internationales régissant les échanges commerciaux des pays enclavés.
 
‘’D’emblée’’, note Guillaume Soro, ‘’ je rappelle que priver un État sans littoral de son droit d’accès à la mer, constitue une violation de plusieurs instruments multilatéraux importants, tels que la Convention et le Statut de Barcelone, ainsi que l’accord d’Almaty entre autres, qui reconnaissent aux pays enclavés, le droit d’utiliser les océans dans les mêmes conditions que les États riverains, en ce compris le droit de traverser le territoire d’un ou de plusieurs pays en vue d’atteindre la mer’’. Bien que désavouant les sanctions à l’encontre du Mali, le leader de Générations et Peuples Solidaires (GPS) tient à réitérer son appel au dialogue entre les différentes parties.
 
‘’C’est pourquoi, j’en appelle aux Chefs d’État de la CEDEAO, afin qu’ils reconsidèrent leur posture et donnent une chance au dialogue et à la concertation, loin de la surenchère. J'invite également les Autorités de Transition du Mali à ne point céder à la tentation de la rupture du dialogue et à adopter une position conciliante, en dépit des tensions et autres pressions de tous ordres, pour aboutir à un compromis dynamique’’, a plaidé l’ex numéro 2 du régime Ivoirien, fidèle à sa posture d’homme d’état. Des expériences en la matière, il en a eu pour avoir côtoyé du fait de ses fonctions étatiques de nombreux chefs d’états.
 
Car s’en souvient-t-il, ‘’De mon expérience personnelle des sommets de la CEDEAO ou de l’UEMOA auxquels j’ai eu l’honneur et le privilège d’assister et de travailler aux côtés de Chefs d’État tels Mathieu Kérékou, Olusegun Obasanjo, John Kufuor, Amadou Toumani Touré, Blaise Compaoré, Étienne Gnassingbé Eyadema, Abdoulaye Wade, Tandja Mamadou… le leitmotiv a toujours été de privilégier le dialogue, toujours le dialogue et la paix entre Africains, pour trouver des solutions africaines à tous les contentieux, y compris les plus complexes. C’est au nom de ce principe cher aux pères fondateurs de la CEDEAO, que j’intercède humblement auprès de mon aîné le président Macky Sall du Sénégal et du doyen le Président Muhammadu Buhari du Nigeria, afin qu’ils usent de leur leadership pour renouer le fil du dialogue entre la CEDEAO et la République sœur du Mali. Une solution sous-régionale pacifique, mesurée, qui préserve à la fois la dignité du peuple malien et l’image de la CEDEAO, est toujours possible’’.
Une posture qui se démarque de celle des chefs d’états auteurs des sanctions rigides contre le Mali et qui confirme, s’il en fallait, l’attachement de l’ancien premier ministre Ivoirien, au recours au dialogue pour la gestion des différends.
Raoul Mobio

Dans la même rubrique :