Côte d’Ivoire –Gbagbo contre le FPI : Un combat perdu !

Rédigé par Abidjan4all le Samedi 7 Aout 2021 à 01:36 | Lu 530 fois



Affi N'guessan et Laurent Gbagbo en 2000 à Bangouanou





 
Il y a de cela quelques jours, nous évoquions ici même les pas peu rassurants de M. Laurent Gbagbo. A l'occasion, nous nous interrogions sur la suite des évènements.
 
Oui, à beau chasser le naturel, il revient au galop. Un autre pas, un autre faux pas vient d'être posé, celui du forcing pour la Présidence du Front Populaire Ivoirien (FPI). Cet autre front entrouvert depuis la Haye, est à présent manifeste. On peut même affirmer que c'est le plus grand défi que lance M. Laurent Gbagbo, à la fois à lui-même, à ses compagnons de lutte notamment M. Affi N'guessan et au bon sens. Quel courage et quelle témérité !
 
Et pourtant, les nombreuses déclarations antérieures de M. Laurent Gbagbo à ce sujet, sonnent comme des alarmes.
 
Dans ce conflit qui oppose désormais clairement les frères ennemis du Front Populaire Ivoirien, il y a lieu de bien fixer les termes du débat.
 
En effet, le sensationnel a tôt fait de ramener la question à une "Bataille entre Gbagbo et Affi ", à opposer deux personnes.
 
A notre humble avis, poser l'équation en ces termes, c'est non seulement ramener le débat à une querelle de personnes mais aussi faire totalement fausse route.
 
Dans la guerre que se livrent les deux personnalités, les personnes en tant qu'individus importent peu, elles n'ont de valeur réelle ici qu'en tant qu'acteurs campant deux visions opposées. En lieu et place de M. Laurent Gbagbo et de M. Affi N'guessan, elle aurait pu opposer M. Kissi Amon et M. Issouf Gnougotia, sur la base de leurs convictions et croyances.
 
Prenons donc soin d'éviter l'amalgame au risque de rester à la surface des choses.
 
Quid des deux visions ?
 
La première, celle du camp du Président en exercice du FPI, semble être celle de la démocratie, du respect des textes. Tout simplement.
 
La seconde, celle du camp de l'ex-Chef de l'Etat, semble être celle de l'autocratie. Tout simplement également.
 
D'un côté, on a l'expression de la ferme volonté générale où les lois sont les lois, et de l'autre, celle fantaisiste de l'individu où les désirs sont des lois.
 
On le voit donc, deux mondes parallèles qui auront du mal à se rejoindre.
 
A lui-même, M. Laurent Gbagbo semble se reprocher d'avoir vite parlé.
 
A ses camarades des premières heures, il semble dire que fondateur de l'organisation, il est bien au-dessus des textes et que le Parti c'est lui.
 
Au bon sens, à toute l'intelligentsia, il semble leur demander de rentrer dans les rangs, d'abandonner l'Afrique et ses populations dans l'obscurantisme, le sous-développement mental, le sous-développement tout court. Quels défis herculéens !
 
Alors, comment M. Laurent Gbagbo compte-t-il nettoyer les écuries d'Augias ? Comment compte-t-il gagner cette bataille de la Présidence du FPI ?
Gageons que M. Laurent Gbagbo est en train de poser un pas de trop, celui de la glissade et de la chute dont on se relève difficilement.
 
Si par extraordinaire M. Laurent Gbagbo gagne cette bataille, il faudra alors désespérer de tous. Il faudra reconnaître que nous ne méritons que dictature. Il faudra donner raison à M. Alassane Ouattara et reconnaître qu'il fait bien de nous imposer un troisième mandat et peut même en imposer un quatrième.
 
Pour notre dignité et pour bien d'autres raisons, il ne peut gagner cette bataille.
 
Il ne la gagnera pas parce que :
1- A l'heure de la modernité et des TIC, il devient difficile voire impossible de faire la promotion de l'autocratie.
2- Les incessantes et pertinentes déclarations publiques de M. Laurent Gbagbo relatives au respect des textes et lois, ont clôt le débat.
3- Les Statuts et Règlement intérieur du FPI, donnent la victoire à M. Affi N'guessan et son camp.
4- Le bon sens, la chose au monde la mieux partagée, adoube la victoire de M. Affi N'guessan et son camp.
5- L'opinion, confirme le verdict rendu en faveur de M. Affi N'guessan et son camp.
6- Une bataille opposant les forces rétrogrades à celles progressistes, finit toujours par la victoire du progrès.
7- Le nouveau Leadership politique africain n'acceptera pas le chantage des anciens quoique ça lui coûte.

Allons-y donc et que comme Napoléon à Bruxelles, M. Laurent Gbagbo frappe son Waterloo.

 
Gnêrèwolloh

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