Usine de Cargill Abidjan
Le géant agroalimentaire américain Cargill a suspendu début septembre 2025 ses opérations de broyage du cacao en Côte d’Ivoire, invoquant la « mauvaise qualité » des fèves reçues — un signal fort envoyé à une filière déjà secouée par des récoltes dégradées et des marchés volatils.
Ce qui s’est passé (calendrier synthétique)
Pourquoi la qualité des fèves s’est effondrée (les causes identifiées)
Plusieurs facteurs convergent :
Conséquences immédiates : usines, emplois et marché mondial
Les acteurs locaux : silence, inquiétude et appels à la réforme
Les médias locaux et les opérateurs du négoce ont exprimé leur inquiétude : des exportateurs et des transformateurs relèvent que des lots entiers sont « refoulés » à cause de taux de rejet élevés (plusieurs pour cent), ce qui, cumulativement, crée des pénuries d’approvisionnement pour les usines. Les autorités ivoiriennes et les organismes de régulation (Conseil Café-Cacao, GEPEX) suivent la situation — certains communiqués récents rappellent les efforts pour améliorer traçabilité et qualité, mais la mise en œuvre au niveau des coopératives et des petits exploitants reste laborieuse.
Usine Cargill Abidjan
Cargill : une abstention de communication et un signal fort
D’après plusieurs dépêches, Cargill a, dans la phase publique rapportée par la presse, limité ses commentaires ou décliné de s’exprimer en détail, renvoyant aux conditions de marché et aux contrôles qualité comme motifs de la suspension. La rareté d’une telle décision — pour un acteur qui a massivement investi à Abidjan — renforce la portée politique et économique du geste.
Ce que disent les experts (synthèse)
Les spécialistes de la filière insistent sur deux impératifs : (1) renforcer immédiatement les capacités de post-récolte (formation à la fermentation, séchoirs, infrastructures de stockage) pour limiter les pertes de qualité ; (2) engager une stratégie de renouvellement des vergers et de gestion sanitaire à moyen terme, car des solutions techniques ponctuelles ne suffiront pas si le climat continue d’exercer une pression sur les rendements. Des programmes d’accompagnement existent, mais leur portée reste insuffisante au regard de l’ampleur de la crise.
Perspectives et scénarios
Scénario optimiste : la saison principale (octobre) apporte des lots de meilleure qualité, les broyeurs reprennent progressivement leurs activités et l’équilibre se rétablit d’ici la fin de la campagne. Scénario pessimiste : manque d’investissements ciblés en post-récolte, persistance de sécheresses/maladies et tensions commerciales prolongées conduisent à une réduction durable du taux de transformation local et à un transfert d’une partie de la valeur ajoutée vers les pays importateurs/transformateurs. D’après plusieurs dépêches, Cargill a, dans la phase publique rapportée par la presse, limité ses commentaires ou décliné de s’exprimer en détail, renvoyant aux conditions de marché et aux contrôles qualité comme motifs de la suspension. La rareté d’une telle décision — pour un acteur qui a massivement investi à Abidjan — renforce la portée politique et économique du geste.
Ce que disent les experts (synthèse)
Les spécialistes de la filière insistent sur deux impératifs : (1) renforcer immédiatement les capacités de post-récolte (formation à la fermentation, séchoirs, infrastructures de stockage) pour limiter les pertes de qualité ; (2) engager une stratégie de renouvellement des vergers et de gestion sanitaire à moyen terme, car des solutions techniques ponctuelles ne suffiront pas si le climat continue d’exercer une pression sur les rendements. Des programmes d’accompagnement existent, mais leur portée reste insuffisante au regard de l’ampleur de la crise.
Perspectives et scénarios
En conclusion — ce que révèle l’arrêt de Cargill
La suspension des activités de broyage par Cargill n’est pas seulement un épisode ponctuel : elle met en lumière des fragilités structurelles (qualité à la source, infrastructures, adaptation au climat) et la vulnérabilité d’une filière dont dépend une large part de l’économie ivoirienne. Si les autorités, les acheteurs et les bailleurs ne coordonnent pas rapidement des actions concrètes — techniques, financières et réglementaires — pour améliorer la qualité à la ferme et la résilience des chaînes logistiques, la transformation locale du cacao, pourtant présentée comme un pilier de l’industrialisation, risque de rester en rade.
Une enquête réalisée par Junior Gnapié — Abidjan4all.net
Sources principales consultées : Bloomberg; Reuters / GEPEX; Jeune Afrique; Africa Intelligence; études techniques sur la fermentation et le séchage; sites officiels et communiqués (Cargill, Conseil Café-Cacao).