Selon des informations recueillies auprès des populations que nous avons jointes téléphoniquement, c'est qu'après le boycott des élections présidentielles, le samedi 25 octobre par l'ensemble des populations de ce village, le compte à rebours a commencé. Toujours à en croire nos sources, le jeudi 6 novembre aux environs de 19 heures, une opération rondement menée par les Fds à Yassap a permis de mettre le grappin sur l'un des acteurs de la résistance du Front Commun. Ce dernier serait conduit dans les locaux de la gendarmerie. Ce vendredi 7 novembre, il est question d'aller interpeller trois autres comparses. Il est donc 19 heures, toujours selon nos sources quand les Fds remettent le village de Yassap à leurs pieds. Sauf que cette fois, les populations ne se laissent pas faire. Tel un essaim d'abeilles, les jeunes sortent de partout pour faire ombrage aux Fds qui sont vite happées par une foule incontrôlable et qui n'arrête pas d'affluer. Les hommes en tenue font alors usage des gaz lacrymogènes à l'effet de les dissuader. Mais ils ne parviennent pas à bout de ces jeunes devenus " fous ". Des tirs de sommation créent alors la débandade. Mais comme si la chance ne sourit pas aux Fds, voilà que la zone sombre dans un délestage, plongeant le village dans l'obscurité totale. Pour des mesures de sécurité, les Fds qui ne veulent pas prendre de risques inutiles, se retirent. En clair, l'opération qui consistait à interpeller les trois présumés fauteurs de troubles électoraux, a échoué. Néanmoins plusieurs blessés dont un cas préoccupant ont été enregistrés dans les rangs des villageois. Au moment où nous mettions sous presse, plusieurs populations sont sous le choc et d'autres enfants traumatisés par plusieurs jours de traque accompagnés de tirs de sommation contre les jeunes villageois.
Norbert Nkaka