C'était au cours d'une séance de travail au bureau de Boka Kouassi Valentin, préfet du département de Bangolo. Par la voix de leur président départemental, Yves Tienkoua Keï, ces jeunes ont indiqué que la présence des dozos ( chasseurs traditionnels) dans leurs différentes localités est traumatisante pour les populations. " Nous avons appris que les dozos sollicitaient le préfet pour installer un camp à Bangolo en vue de la sécurisation des prochaines élections présidentielles. Nous disons non à cette présence car nos parents ne supportent pas leur présence au vu de ce qui s'est passé pendant les récentes crises. Les voir en armes et en tenue traditionnelle est vraiment traumatisant et nous ne voulons pas qu'à l'orée des élections, ils viennent faire fuir nos parents ", a expliqué Tienkoua Keï qui a ajouté. " Nous ne sommes manipulés par aucun parti. Tout ce que nous demandons, c'est la paix et la tranquillité dans notre département ", a-t-il terminé.
Invité à prendre la parole au nom de ses pairs dozos, Bamba Dougoutchê, président de la confrérie dozos à Bangolo a expliqué ceci que " Nous sommes une confrérie qui existe à l'ouest depuis une trentaine d'années et connaissant les réalités de cette zone, nous avons sollicité le préfet afin d'aider les forces de sécurité pour la sécurisation des élections si besoin était. Nous n'avons pas dit que nous voulons construire un camp" a-t-il intervenu. De son côté le préfet Boka Kouassi a indiqué que les dozos font partie de la tradition mais qu'il ne leur revient pas sécuriser les élections :" Nous avons les forces de sécurité. En cas de besoin, nous allons demander de renforcer leurs présences. Mais à solliciter leurs appuis pour la sécurisation des élections ne sera pas de mon ressort et je ne l'autoriserai pas " a martelé l'autorité administrative. Au bout d'un long échange, il a été convenu que les dozos ne doivent porter ni armes ni tenues pendant la période électorale.
Osmose Kahiga (Correspondant régional)