L'Afrique et les autres Idriss Déby

Rédigé par Abidjan4all le Vendredi 23 Avril 2021 à 16:06 | Lu 247 fois



Idriss Deby Itno, Credit Photo L'Express
Nous ne ferons pas comme cet opposant Tchadien réfugié en France et qui, dès l'annonce de la mort de son Président, s'est retrouvé sur les plateaux de France 24 pour s'en réjouir, sans un mot de compassion, ni pour la famille du défunt, ni pour ses compatriotes. C'est tout simplement inhumain et ça, ça n'est pas cela la politique. 
Demandons donc à l'ordonnateur suprême, en ces temps de jeûne, d'accepter de lui pardonner ses péchés, afin qu'il repose en paix. 

Il aurait pu s'appeler Chiaka, Pouksada, N'woussé ou autre, mais il s'appelait Idriss Déby Itno de la tribu des Zaghawas et Maréchal de la République du Tchad. Militaire, il l'était dans l'âme comme dans le corps. Il a fait l'école militaire et à 68 ans, il avait encore suffisamment de jus pour braver les travées de fronts. Il commandait aux destinées des Tchadiens depuis 30 ans et était à son sixième mandat présidentiel. Quelle prouesse et quelle longévité ! 
Les Idriss Déby Itno, on en trouve à profusion à la tête des pays sous nos tropiques. Objets de boulimie du pouvoir, ils ne savent pas s'arrêter et finissent par se convaincre d'être sortis de la cuisse de Jupiter, de n'être point que de simples mortels humains. Entourés d'aficionados et englués dans les pratiques mystiques, ils finissent par engager le combat de trop, le combat contre le bon sens et la raison, celui qui fait déborder le vase.

Le scintillement des ors des palais ne laissant aucune chance à leurs rétines, ils perdent lentement mais sûrement la vue et se coupent des réalités. Des alarmes que constituent les plaintes et complaintes de leurs peuples, les propositions et offres politiques des opposants, ils ne voient qu'aigreurs et bavardages, ils ne leur opposent que mépris. 
N'ayant ni tableau de bord ni aucun autre instrument, ils naviguent à vue jusqu'à  l'inévitable crash. 
Les Idriss Déby Itno, il y en aura encore et toujours tant que nous n'aurons pas compris la nécessité d'irriguer tout le corps social du jeu démocratique, à travers des Institutions fortes et non d'hommes forts.
A cela, la bonne graine y travaille. 

Gnêrèwolloh

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