Pdci/ Rentré fraîchement de son exil forcé, Brédoumy encore visé par le régime.

Rédigé par Kouassi Norbert dit Norbert Nkaka Koffi le Mardi 25 Novembre 2025 à 20:09 | Lu 128 fois


À peine rentré de son exil forcé pour prendre part aux élections législatives où il candidate dans la circonscription de Kokomien-Tankessé-Tienkoikro, l'honorable député du Pdci et ancien porte parole de ce parti, Dr Soumaïla Brédoumy, n'en a pas encore fini avec les démêlés avec le régime ivoirien. Il est convoqué à se présenter devant le préfet de police d'Abidjan le mercredi 26 novembre.








Les élections présidentielles du samedi 25 octobre, particulièrement agitées en certains endroits du pays, du fait du mot d'ordre du Front commun (Pdci, Ppa-ci) de "bloquer le scrutin", ont pu se tenir. Malgré le taux de participation relativement bas dans certaines zones, la Commission électorale indépendante (Céi), instance organisationnelle de ces joutes, a pu se tirer d'affaires. Ainsi, le candidat sortant Alassane Ouattara en est sorti vainqueur avec un score relativement satisfaisant de plus de 80%. Une victoire qui reflète le projet du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) de réaliser le fameux " un coup KO" certes, mais il n'en demeure pas moins que ce scrutin a eu un arrière goût "sucré-salé-amer".
Cette élection présidentielle a été émaillée par des événements tragiques notamment à Nahio dans la sous préfecture de Saïoua où plusieurs morts dont un villageois brûlé vif ont été déplorés. La capitale politique de Côte d'Ivoire, Yamoussoukro n'a pas été épargnée par les heurts car un jeune manifestant y a été abattu.
À Agboville, un officier de la gendarmerie nationale, en pleine mission de sécurisation a été mortellement fusillé par des individus non identifiés. Des centaines de blessés, certains par balles notamment dans la zone de Dabou, ont été enregistrés. Que dire des dégâts matériels ? Des matériels électoraux saccagés ou incendiés ainsi que des locaux abritant la Céi vandalisés.

Conséquences de ces moments particulièrement agités, environs 1200 arrestations et des centaines de blessés. Pour les autorités compétentes du régime, ces événements douloureux ont un seul générateur: les principaux instigateurs ou animateurs de l'opération " Trop c'est trop" ou encore " Non au 4 ème mandat du président Alassane Ouattara " ou " Bloquons tout " déclenchée avant et pendant ce scrutin au goût mièvre.
Parmi ceux-ci, le député de Tankessé, Brédoumy Soumaïla Kouassi, membre très actif du Pdci dont il était le porte-parole. D'ailleurs, avant lesdites élections, sentant l'étau se resserrer autour de lui, Brédoumy Soumaïla a pris discrètement la "poudre d'escampette".

Mais voilà que la Céi annonce dans la foulée, la tenue des élections législatives, prévue pour le samedi 27 décembre prochain. Le Pdci, cette fois, s'annonce dans la bataille. Parmi les postulants retenus, le sieur Brédoumy Soumaïla qui entend rempiler. Le député sortant de la circonscription de Kokomien-Tankessé-Tienkoikro, l'honorable Brédoumy Soumaïla fait figure de grand favori. Seulement, pour faire campagne et mieux communier avec ses supporters, il est obligé de regagner sa mère-patrie. " L'oiseau a beau s'envoler, il n'oublie jamais l'arbre sur lequel il pose", dit un adage Akan. Si les nombreux militants sont fiers de retrouver leur " lieutenant " à la langue tranchante, pour le régime ivoirien et surtout les hommes de loi, l'occasion est propice pour " demander les nouvelles à celui-là même qui s'est absenté brutalement du pays ".
Aussi ne serait il pas superflu de " fouiller dans ses bagages " car sait on jamais ! Mieux, ces autorités veulent rappeler à Brédoumy, " le riz couché" ( expression ivoirienne) entre lui et les autorités du régime.

C'est probablement le motif de cette convocation à la préfecture de police d'Abidjan.
Aussi son caractère spontané dénote t il de la teneur préoccupante de cette convocation. Car nul doute que cette convocation de l'ex porte parole du Pdci, version Thiam Tidiane, s'inscrit dans la perspective des élections présidentielles pour lesquelles la candidature du président sortant Alassane Ouattara pour un 4 ème mandat, jugé anticonstitutionnelle, a été vivement contesté et le verrouillage du candidat Thiam Tidiane vigoureusement condamné par les militants du Pdci. Mais l'honorable parlementaire Brédoumy Soumaïla semble jouir de l' immunité parlementaire et donc à ce titre, il va falloir user des arguments plus convaincants pour lui mettre la main dessus. Mais c'est une autre partie du puzzle politique ivoirien.

Norbert Nkaka


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