Politique/ Un mauvais vent souffle au Pdci.

Rédigé par Kouassi Norbert dit Norbert Nkaka Koffi le Mercredi 6 Mars 2024 à 20:01 | Lu 370 fois


Tidiane Thiam, nouveau patron du plus vieux parti, le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci-Rda), a dévoilé le mardi 5 mars, la nouvelle instance dirigeante. Le fait notable mais non surprenant, c'est la nomination du maire de Port-Bouët, Emou Sylvestre en qualité de Secrétaire général du parti en remplacement de Maurice Kacou Guikahué. Mais depuis lors, des murmures se font entendre, ce qui alimente un climat de malaise au sein du plus vieux parti.


Ce n'est un secret pour personne. Depuis la disparition brutale de l'ex président du Pdci-Rda, Aimé Henri Konan Bédié,le 1 er août 2023, la maison est quelque peu secouée par des vagues de mécontentements qui vont connaître leur pic pendant la désignation du successeur du Sphinx de Daoukro. Plusieurs tendances, il faut le dire, se sont farouchement affrontées par personnes interposées. Du moins, c'est dans ce climat délétère que le banquier Tidiane Thiam a été élu par ses nombreux adorateurs." On à installé Tidiane Thiam ", brandissaient ceux-ci fièrement tout en vilipendant ses opposants. Puis chacun regagne sa chambre sans véritable rencontre pour aplanir les angles et créer un cadre de concertation et de réconciliation interne. On en est donc là jusqu'à cette conférence organisée par le nouveau président " démocratiquement élu ". Si la désignation populaire du nouveau président du parti, Tidiane Thiam, épouse l'assentiment de nombreux militants, il n'en demeure pas moins que des fissurations existent. Des règlements de comptes qui ne disent pas leur nom aussi. De fait, lors de cette conférence de presse, le nouveau président du parti a carrément " barré au feutre", le nom de Maurice Kacou Guikahué, de la liste du Secrétariat général. Il est remplacé par son directeur de campagne Emou Sylvestre. Quoi de plus normal, surtout quand on sait que celui-ci a osé se dresser sur son chemin ! Le deuxième fait, c'est la démission présentée, 24 heures seulement après sa nomination, de Jean Louis Billon, suite à sa reconduction au poste de Secrétaire général exécutif chargé de l'entrepreneuriat et des relations avec les secteurs privés. Les arguments brandis par l'ex ministre Jean Louis Billon, cachent mal le vent de malaise pourtant palpable entre lui et le nouveau président. " J'ai appris le mardi 5 mars par les canaux des réseaux sociaux, ma reconduction en tant que Secrétaire général exécutif du Pdci-Rda chargé de l'entrepreneuriat et des relations avec les secteurs privés alors que je suis en mission hors du territoire national ", révèle le confrère info centrale.net qui livre le communiqué du ministre Billon Jean Louis depuis le Bénin. À la vérité, Jean Louis Billon juge qu'il pourrait s'agir d'une parodie de nomination. Pourquoi le résident du Pdci-Rda ne l'a pas consulté au préalable? En ce moment, il lui aurait exprimé sa position. Pis, c'est à travers les " canaux des réseaux sociaux qu'il est informé de sa nomination ". Jean Louis Billon affiche même clairement son " regret de n'avoir pas été consulté avant d'être reconduit ", rapporte la même source. Un peu comme du berger à la bergère, il n'a pas attendu longtemps pour décliner ce " cadeau inopportun ". " Veuillez donc recevoir par ce courrier, ma démission de cet organe. Je demeure membre actif de notre parti", termine Billon Jean Louis. Quand on se rappelle que Jean Louis Billon et Thierry Tanoh se sont opposés à la candidature de Tidiane Thiam lors des joutes à la présidence du Pdci-Rda, prétextant que celui-ci n'était pas éligible et faisait un passage en force, on comprend aisément ce coup de patte du désormais "simple militant" Jean Louis Billon à sa reconduction par le président Tidiane Thiam. "Après son éviction à la tête du Secrétariat exécutif du parti, Maurice Kacou Guikahué va t il quitter le Pdci-Rda ? ", cette interrogation d'un confrère semble corroborer la thèse de ce mauvais vent qui souffle au Pdci-Rda. Le nouveau président devrait poser le garot avant qu'il ne soit trop tard. Car 2025 n'est plus trop loin.

Norbert Nkaka

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