Présidentielle 2025/ Après le rejet de sa candidature/ Affi fustige le Conseil constitutionnel. "Le dossier de parrainage analysé n'est pas celui qu'on a déposé"

Rédigé par Kouassi Norbert dit Norbert Nkaka Koffi le Jeudi 11 Septembre 2025 à 20:55 | Lu 81 fois


Pascal Affi N’guessan a fait une sortie fracassante, ce jeudi 11 septembre, suite au rejet de sa candidature, le lundi 8 septembre par le Conseil constitutionnel. Le président du Front populaire ivoirien (Fpi) a violemment dénoncé "une mascarade" dont il dit être victime. Face à la presse ce jeudi 11 septembre, au siège de son parti sis à Cocody- Vallon, Pascal Affi N’guessan a vertement chargé le Conseil constitutionnel.


Affi N'Guessan se dit surpris que sa candidature soit irrecevable pour défaut de parrainage. Le président du FPI dénonce ce qu’il qualifie de falsification de son dossier, indiquant qu'il va porter plainte et exiger la suspension du processus électoral. Au cœur sa contestation, un écart mathématique que l’ancien Premier ministre présente comme la preuve d’une manipulation. "Le Conseil constitutionnel nous attribue 46.546 parrainages alors que sur la clé USB déposée à la CEI, le chiffre s’élève à 44.382 parrains", martèle-t-il. Cette différence de 2.164 parrainages constitue selon lui la faille révélatrice. " Le crime était presque parfait", lance-t-il avec ironie, tout en brandissant la décharge de la CEI comme preuve. "Le Conseil a invalidé 29.638 parrainages, ne conservant que 16.908 validés, bien en deçà des 37.412 requis". Affi N’guessan défend sa stratégie basée sur la fidélisation : “80% de nos parrains de 2025 nous avaient déjà parrainés en 2020. Or une information validée en 2020 ne peut pas être invalidée en 2025.” Il balaie du coup toutes les invocations de “cartes nationales d’identité fictives”. "C’est injurieux et c'est faux. Nos parrains n’ont pas changé de documents d’identité", se convainc le candidat des élections présidentielles de 2015.

Affi N'Guessan conteste aussi les 21.143 parrainages rejetés pour numéros erronés, rappelant que "la CNI n’est pas nécessaire, le numéro de carte d’électeur suffit". Le président du Fpi estime que sa situation n'est guère un cas isolé. "D’autres candidats, comme Laurent Gbagbo et Assalé Tiémoko, font état d’erreurs similaires ", fait-il observer. Poursuivant, le président Affi N'Guessan dénonce une stratégie délibérée à l'effet d'éliminer certains candidats dont il fait partie. " Tous les candidats qui pouvaient constituer un danger ont été méthodiquement éliminés", condamne le président du Fpi.

Pour étayer sa thèse, il rappelle que la CEI avait déjà reconnu en mai dernier des manipulations frauduleuses sur la liste électorale. " Lorsqu’on a les moyens de manipuler la liste électorale, on a aussi les moyens de transférer de faux dossiers de parrainage".

Puis Affi N’guessan passe à l’offensive. " Nous avons décidé de porter plainte contre X et demandons la suspension du processus électoral le temps que la justice se prononce", propose t il, très furieux. Dans ses envolées il se dresse contr le "4 ème mandat anticonstitutionnel" d’Alassane Ouattara. Pour faire barrage à cette mascarade, Affi N'Guessan appelle toute l'opposition à "l’unité absolue", et définir une "stratégie commune" contre ce qu’il dénonce comme un verrouillage démocratique. Cette sortie musclée du président du Fpi illustre bien les tensions du paysage politique ivoirien où seuls cinq candidats sur 60 demandes de candidatures ont été retenus pour l’élection d’octobre 2025.

Houa K.


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