SafeBirth Africa : sauver les naissances, un défi vital pour l’Afrique subsaharienne

Rédigé par Edithe Valerie Nguekam le Mercredi 10 Septembre 2025 à 20:44 | Lu 68 fois


La Nouvelle Pharmacie de Santé Publique ( NPSP) a été le théâtre d’un moment fort pour la santé maternelle et néonatale : la présentation officielle du projet SafeBirth Africa, lors d’une cérémonie de remise de kits de santé et de reproduction organisée par le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), mercredi 9 septembre dernier, en collaboration avec l’Union européenne et avec l’appui de la Banque africaine de développement (BAD). Cette cérémonie a eu lieu lors de la visite dans cette structure étatique de santé de la Directrice Executive de l’UNFPA Mme Diene Keita nouvellement nommée.






Un enjeu de santé publique majeur

La mortalité maternelle et néonatale demeure l’un des défis les plus pressants de santé publique en Afrique subsaharienne. Selon les chiffres de l’ONU, près de 90 % des décès maternels dans le monde surviennent dans les pays à faibles revenus, et la région concentre une part disproportionnée de ce fardeau. En Côte d’Ivoire, on dénombre encore 385 décès pour 100 000 naissances vivantes, dont plus de la moitié liés à des complications post-partum, des drames pourtant évitables.
Mme Diene Keita, nouvelle Directrice exécutive de l’UNFPA, a rappelé l’urgence  de sauver les femmes et les  nouveaux nés en Afrique.

« Derrière chaque statistique se cache une vie perdue, une famille brisée, une communauté fragilisée. Aucune femme ne devra perdre la vie en donnant la vie. »

SafeBirth Africa : une réponse concrète
 
Lancé dans cinq pays, dont la Côte d’Ivoire, le projet SafeBirth Africa ambitionne de réduire drastiquement la mortalité maternelle grâce à un meilleur accès aux soins, à la prévention et au traitement rapide des hémorragies post-partum. Grâce à un cofinancement stratégique de l’UNFPA et de l’Union européenne, 86 000 doses de médicaments essentiels – d’une valeur de près de 80 millions de francs CFA – ont déjà été livrées via la Nouvelle Pharmacie de Santé Publique (NPSP).

Ce premier lot illustre la volonté d’apporter des solutions tangibles. Pour Mme Keita, il ne s’agit pas seulement de médicaments :

« Ce geste incarne une promesse collective : bâtir un avenir où donner la vie ne sera plus jamais un risque vital. »

L’engagement de l’Union européenne
 
L’Union européenne a confirmé un financement global de 20 millions d’euros pour SafeBirth Africa en Côte d’Ivoire, dans le cadre de son initiative Team Europe pour la santé sexuelle et reproductive en Afrique, dotée de 60 millions d’euros.

Son représentant, M. Irchad Ramiandrasoa Razaaly, a insisté sur l’importance d’une mobilisation accrue :
« Ces décès sont évitables. Ensemble, avec l’UNFPA et la NPSP, nous pouvons transformer la vie des femmes et des filles. Mais il faut aussi que la Côte d’Ivoire renforce son engagement budgétaire pour maximiser l’impact. »

PCA de l'INSP Mme Kayo Clarisse
  La NPSP, un acteur clé sur le terrain

Au cœur de cette initiative, la Nouvelle Pharmacie de Santé Publique (NPSP) se positionne comme un pilier incontournable. Depuis plus de dix ans, son partenariat avec l’UNFPA a permis de gérer près de 1 milliard de FCFA de produits de santé de la reproduction et de planification familiale pour le compte du Programme national de santé de la mère et de l’enfant (PNSME).

Mme la PCA de la NPSP a réaffirmé l’engagement de l’institution :

« SafeBirth Africa sera pleinement intégré dans notre dispositif. Nos capacités logistiques et notre maillage régional sont en progression constante pour assurer la disponibilité des produits de santé et renforcer la prise en charge médicale des populations. »


Un projet porteur d’espoir

Au-delà des chiffres, SafeBirth Africa représente un changement de paradigme : la maternité ne doit plus être synonyme de danger, mais de joie et de vie. En conjuguant les efforts du gouvernement ivoirien, de l’UNFPA, de l’Union européenne, de la BAD et de la NPSP, ce projet ouvre une voie nouvelle vers la réduction durable des décès maternels et néonatals.

L’appel des intervenants est clair : renforcer la solidarité, investir davantage dans la santé et faire de chaque naissance en Côte d’Ivoire, et plus largement en Afrique subsaharienne, une naissance sûre.

Edithe Valerie Nguekam



Dans la même rubrique :