M. Tommy Nykoss Tayoro face à la presse Ivoirienne de France
Armand Iré (Média citoyen) : Vous avez récupéré le Sporting Club de Gagnoa. Est-ce uniquement pour en faire un club local ou envisagez-vous un avenir international, comme une participation à la Coupe du monde des clubs ? Quel est votre projet ?
Tommy Nykoss Tayoro : Merci à vous. Si vous vous êtes renseigné sur moi et ce que j’ai pu accomplir dans mes affaires, par la grâce de Dieu, vous comprendrez que je suis un jeune Ivoirien issu de la diaspora. Et j’ai énormément de respect pour vous tous, parce que vivre en Europe, c’est déjà un défi en soi.
Si je suis aujourd’hui à la tête du Sporting Club de Gagnoa, ce n’est pas pour rester un simple club local. Mon ambition, c’est de gagner des titres : champion de Côte d’Ivoire, Coupe de Côte d’Ivoire, compétitions africaines et pourquoi pas la Coupe du monde des clubs. Pour moi, c’est naturel.
Willy Gnakou (RTI/NCI) : Vous nous avez conviés à une belle soirée, mais sans vraiment expliquer la raison de votre présence ici. Qu’attendez-vous de cette rencontre ?
Tommy Nykoss Tayoro : C’est une lourde responsabilité que d’être à la tête du Sporting. C’est une institution, c’est quelque chose de grand. Il y a eu de grands présidents, de grands joueurs. Ce n’est pas une tâche facile. Mais je suis un homme de défi. Et comme on parle de Gagnoa, qui est la ville natale de mes grands-parents et de mon père, je me sens investi de cette mission. Je ne pouvais que relever ce défi.
Junior Gnapié (Abidjan4all.net) : Quel est votre regard sur la gestion du football local et vos efforts pour professionnaliser le football ivoirien ? Et suivez-vous le modèle Motsepe, comme certains le pensent ?
Tommy Nykoss Tayoro : Très bonnes questions. Vous avez évoqué la CAF et la FIF. Pour la FIF, je n’ai pas d’autre objectif que réussir dans le championnat ivoirien, passer de la D2 à la D1. Ce n’est pas facile. J’ai hérité d’une équipe existante de l’ancien président M. Gadji. La preuve, on n’est pas monté.
Mais cette année, je suis prêt à relever le défi. Je fais confiance aux dirigeants actuels de la FIF.
Concernant la professionnalisation, vous avez parlé de Motsepe. J’ai un frère, Siaka Tiéné, qui a joué dans un de ses clubs. C'est quelqu'un qui fait beaucoup de choses à la CAF, qui nous sert beaucoup, nous en tant qu'Africains. Mais mon modèle, ce serait plutôt Moïse Katumbi avec le TP Mazembe. Il a mis les moyens, la volonté. Je m’en inspire beaucoup.
Mais je respecte les deux en tant que grands frères. Je m'appuie beaucoup sur leurs performances pour pouvoir avancer. Et c'est ce que je m'efforce de faire.
Tibet Kipré (Event New TV) : Avec votre surface financière et les moyens mis, notamment l’arrivée de Bernard Casoni, pourquoi le Sporting n’est-il pas monté ? Et que s’est-il passé avec votre comité directeur qui a démissionné ?
Tommy Nykoss Tayoro : Ça prouve que ce n’est pas juste une histoire de moyens. Ce n’est pas aussi simple que ça. J’ai hérité d’une équipe, j’ai trouvé une opportunité en lien avec mes convictions.
Sur la démission du comité directeur, je préfère ne pas revenir là-dessus ce soir, c’est un jour de fête.
Cette saison, on a fait les choses autrement : on a restructuré le club en profondeur. On a changé d’entraîneur – Bernard Casoni est parti, Franck Dumas est arrivé il y a trois semaines, avec l’ex-coach du FC Baffin en adjoint. J’avais même préparé une vidéo avec les nouveaux joueurs, mais elle n’a pas pu être diffusée.
Cette année, nous n’avons aucune circonstance atténuante. Nous devons monter en D1. Et on en reparlera après, une fois le défi relevé.
Ce 19 juillet à Paris, c’est un président ambitieux, sincère et attaché à ses racines qui s’est livré devant la presse. Pour Tommy Nykoss Tayoro, le Sporting Club de Gagnoa n’est pas un club comme les autres : c’est un symbole, une mission, une promesse faite à l’histoire et à la jeunesse ivoirienne.
Junior Gnapié