UNESCO, l’Afrique à l’honneur : la Rumba congolaise et le Tchieboudiène sénégalais inscrits au patrimoine immatériel de l’Unesco

Rédigé par Edithe Valerie Nguekam le Jeudi 16 Décembre 2021 à 22:58 | Lu 324 fois


Deux symboles de la culture africaine respectivement dans la musique et dans la gastronomie qui font la Une de l’actualité cette semaine, c’est l’inscription, au patrimoine immatériel mondial de l’UNESCO de la Rumba congolaise et du Tchiéboudiène, repas populaire sénégalais. La nouvelle qui a réveillé l’Afrique a été plutôt bien accueillie des quatre cotés du continent vu les réactions des acteurs de la culture africaine.


Papa Wemba le roi de la Rumba congolaise
     C’est le mardi 14 décembre dernier que la nouvelle est tombée, relayée massivement par les médias. La rumba congolaise, symbole de l’indépendance de la République Démocratique congolaise dans les années 60 est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. C’est en janvier 2020 que les artistes et autres acteurs de la culture congolaise ont émis le souhait de voir cette musique hissée au firmament mondial.  La rumba c’est l’identité congolaise dans toute sa splendeur.

Elle trouve ses racines dans la transhumance esclavagiste vers le Cuba et qui a  refait le même itinéraire pour revenir vers ses origines. La nouvelle de ce sacre a été accueillie par les congolais à travers les médias et autres réseaux sociaux. Mélodie langoureuse et sensuelle puisée dans l’âme du congolais  et qui fait la fierté des habitants des deux  rives du fleuve éponyme. Elle  a plus d’une centaine d’années de vie .  Les acteurs de la culture africaine, et les autorités des deux pays n’ont pas tari d’éloges, ni caché leur fierté face à cette reconnaissance universelle.
Quelques réactions : 
Ce joyau culturel propre aux deux Congo est reconnu pour sa valeur universelle", s'est félicité sur Twitter Félix Tshisekedi, le président de République démocratique du Congo (RDC).
« La rumba, c'est notre identité. Sa reconnaissance internationale est une fierté et une richesse », a également commenté à Kinshasa Catherine Furaha, ministre de la Culture, des arts et du Patrimoine
Asalfo’ artiste, lead Vocal Magic System « L’inscription de la rumba congolaise au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco est la consécration  d’une musique intergénérationnelle qui a su donner à l’Afrique toute la quintessence  des sonorités venues des bords du Congo. Cette reconnaissance est aussi pour l'Afrique entière. J’ai une pensée pour papa Wemba et tous ces valeureux pionniers qui ont œuvré pour le positionnement  de ce rythme. Vie la rumba , vive la Musique Africaine »

Pour les acteurs culturels congolais, cette ennoblissement doit être suivi de bout en bout  par les instances en charge de la gestion de la culture au Congo. La musique Rumba doit au futur bénéficier de plus d’attentions. Elle doit dorénavant être codifiée, enseignée dans les écoles. Des festivals internationaux doivent être crées autour de cette musique, et pourquoi pas ouvrir un musée pour immortaliser les grands temps de la Rumba dans le monde. Sam Mangwana, Tabu ley, Papa Wemba, Franco, ...peuvent désormais reposer en paix.

Tchieboudiène le Roi de la table sénégalaise
Au pays de la Teranga, le Tchieboudiène, est désormais Roi. Le riz au poisson incontournable de la table sénégalaise fait désormais partir du patrimoine immatériel de l’Unesco. La nouvelle est tombée le 15 décembre dernier et confirmée par le ministère de la culture sénégalais. En effet le dossier de demande d’inscription  du Tchiéboudiène a été introduit en octobre 2020 par les autorités en charge de la culture sénégalaise. Au-delà de représenter une tradition culinaire forte, ce plat ancestral du Sénégal renferme un pan d’histoire, souvent peu connu.
En effet, à l’origine, du riz importé par les colons qui obligeaient les populations à s’en procurer. Les communautés par résilience, ont su l’adopter en inventant une recette avec du poisson.  Penda Mbaye, une cuisinière du village Guet –Ndar, à Saint Louis, en est dit –on une des précurseure. Bien que les recettes varient d’une région à l’autre, le Thiéboudjène ou encore « tchieb » en argot familier est un plat  fait  généralement à base « de darne de poisson, de brisures de riz, de poisson séché, de mollusques et de légumes de saison, tels que les oignons, le persil, l’ail, le piment, les tomates, les carottes, les aubergines, le chou blanc, le manioc, la patate douce, le gombo et le laurier », indique l’Unesco sur son site. Le ressenti est plutôt positif du coté des citoyens sénégalais. Pape Ba Gahn acteur de la société civile sénégalaise nous confie ceci « C’est une bonne chose ça permet d’abord de renforcer la visibilité sur le plat en tant que tel et du point de vue gastronomique, ça va attiser la curiosité au niveau des cuisines du monde . le Sénégal gagne ici en branding et en positionnement de sa gastronomie au niveau international »

 Forts de toutes ces reconnaissances, c’est l’Afrique qui se retrouve honorée  par l’ Unesco, et ces actes riches  en symboles devraient interpeller les fils d’Afrique à continuer de promouvoir le potentiel africain et les valeurs traditionnelles africaines  qui  sont parfois dilués au profit de la mondialisation. On peut désormais  être certain de l’avenir de ce repas dans le monde. Les grands Cuisiniers devraient désormais rivaliser d’adresses pour servir ce plat dans les milieux les plus insoupçonnés de la gastronomie mondiale.

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