Ukraine/Quand Macron mettait sévèrement Poutine à sa place : ‘’Je ne sais pas où ton juriste t’a appris le droit’’

Rédigé par Jean Calvin Koutouan le Vendredi 1 Juillet 2022 à 22:55 | Lu 353 fois


Nous sommes le 20 Février. Soit 96 heures exactement avant le début du déclenchement de la guerre d’invasion Russe en Ukraine. Sur le front diplomatique, la tension est au plus vif. Les mouvements militaires et autres exercices menées par l’armée Russe à sa frontière avec la Biélorussie, puis du côté est de l’Ukraine, inquiètent les chancelleries Occidentales.







 
La mobilisation de plus de 100.000 soldats Russes aux abords des frontières nord de l’Ukraine, laisse entrevoir une escalade imminente, presqu’inévitable. Face aux craintes qui se ravivent, le chef de l’état Français, Emmanuel Macron prend l’initiative de joindre au téléphone son homologue Russe, Vladimir Poutine. La conversation entre les deux hommes dure 1h et 45 minutes.
 
Des échanges interminables sur les perspectives de la crise qui 4 mois plus tard, ce Vendredi 1er Juillet, ont fini par livrer leurs secrets grâce à la déclassification de cet entretien filmé par les services de la présidence Française depuis la salle où était installé, Macron. L’on entend distinctement les deux dirigeants s’expliquer sur un ton assez désinvolte. Sans s’encombrer des tournures diplomatiquement correctes généralement admises.
 
L’équipe de production de l’émission ‘’Les Indispensables’’ sur LCI en donne un aperçu dans un décryptage de la chroniqueuse, Justine Frayssinet. L’un des points d’achoppement entre l’Occident et la Russie sur la question Ukrainienne, reste les accords de Minsk, signés en 2015, que Poutine reproche au régime en place à Kiev de ne pas avoir appliqué. ‘’Je ne sais pas où ton juriste t’a appris le droit. Moi, je regarde juste les textes et j’essaie de les appliquer. Je ne sais pas quel juriste pourra te dire que dans un pays souverain, les textes de loi sont proposés par les groupes séparatistes et non par les autorités démocratiquement élues’’, s’emporte le locataire de l’Elysée, irrité par la propension de son interlocuteur à exiger la satisfaction des revendications des rébellions séparatistes du Donbass, montées par Moscou au lendemain de la chute de Viktor Ianoukovitch en 2014.
 
A l’autre bout du fil, l’homme fort du Kremlin s’embourbe dans une tentative de justification surprenante au regard des faits : ‘’Ce n’est pas un gouvernement démocratiquement élu. Ils ont accédé au pouvoir par un coup d’état sanguinaire. Il y’a eu des gens qui ont été brûlés vifs. C’était un bain de sang. Et Zelensky est l’un des responsables. Ecoute moi bien, le principe du dialogue est de prendre en compte les intérêts de l’autre partie. Les propositions, elles existent. Les séparatistes comme tu les appelle, les ont transmises aux Ukrainiens. Mais, ils n’ont reçu aucune réponse. Où est le dialogue ?’’. Il n’en fallait pas plus pour faire sortir Macron de ses gongs. ‘’On s’en fout des propositions des séparatistes’’, lâche le président Français.
 
Conclu le 5 Septembre 2014, le protocole de Minsk dont l’une des clauses prévoyait notamment des ‘’élections anticipées dans les Oblasts de Donestk et de Louhansk’’, n’a jamais véritablement connu un début d’application. Kiev y voyant un morcèlement inévitable de son territoire.
RA

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