​Politique — Quatrième mandat de Ouattara : entre promesses de renouveau et tensions persistantes

Rédigé par Ange Pascal le Mercredi 10 Décembre 2025 à 18:47 | Lu 26 fois


Le président Alassane Ouattara a prêté serment le 8 décembre 2025 pour un quatrième mandat, dans un contexte politique contrasté entre célébration officielle et contestations persistantes. Retour sur une cérémonie hautement symbolique et les enjeux de ce nouveau cycle présidentiel.


Cérémonie officielle au Palais présidentiel d’Abidjan, lors d’une investiture d’État.



Alassane Ouattara a officiellement entamé son quatrième mandat lundi dernier lors d'une cérémonie d'investiture au palais présidentiel d'Abidjan. Entouré de plusieurs dirigeants africains et de délégations internationales, le président ivoirien a présenté ce nouveau quinquennat comme un "mandat de transmission générationnelle", promettant de préparer la relève tout en poursuivant les chantiers de développement.

Mais derrière le faste de la cérémonie, la réalité politique reste tendue. L'élection d'octobre qui a porté Ouattara au pouvoir s'est déroulée dans un climat difficile : forte abstention, violences ayant causé au moins 11 morts et plus de 1 650 arrestations, exclusion de figures majeures de l'opposition. Autant d'éléments qui alimentent les doutes sur la légitimité du scrutin et cristallisent les divisions.

Dans son discours, le chef de l'État a mis en avant le bilan économique de ses précédents mandats : croissance, infrastructures, attractivité pour les investisseurs. Il a aussi insisté sur les programmes sociaux comme la Couverture Maladie Universelle et les projets d'accès à l'eau. Pour le pouvoir, ces réalisations concrètes doivent parler d'elles-mêmes.

L'opposition et la société civile ne voient pas les choses sous le même angle. Leurs préoccupations portent sur les libertés publiques, l'indépendance des institutions et la possibilité d'un véritable pluralisme politique. Des ONG réclament des enquêtes sur les violences post-électorales et appellent à un dialogue national pour apaiser les tensions.

Sur la scène internationale, les partenaires africains et occidentaux observent avec attention. Plusieurs ont discrètement insisté sur la nécessité d'une réconciliation durable. Pour les analystes, tout se jouera sur la capacité du régime à transformer les annonces de transition en actes concrets : réformes politiques, ouverture aux partis d'opposition, garanties pour les droits civiques.

Ce quatrième mandat s'ouvre donc sur une équation complexe : maintenir la stabilité économique tout en répondant aux aspirations démocratiques d'une population, notamment une jeunesse, de plus en plus critique.

Ange Pascal


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