
La situation est très confuse à Ono et le périmètre, singulièrement dans le village de N'Gokro. Des heurts qui ont éclaté entre les habitants de ce village et des allogènes vivant à Ono et aux alentours, selon des sources, ont déjà enregistré des morts et des blessés. Des habitations sont soient saccagées soient incendiées par des populations en furie dans les deux camps. Mais comment cette folie meurtrière s'est elle emparée de cette cité paisible où allogènes et autochtones vivent en bonne intelligence depuis plusieurs décennies ?
La chronologie de la folie meurtrière
Selon des informations recueillies auprès d'un habitant de Ono, c'est que dans la nuit du 2 au 3 juillet, deux individus, originaires du village de N'Gokro, village situé à quelques 5 km de Ono pénètrent dans une habitation d'un allogène à Ono pour un cambriolage. Au cri des occupants "Ô voleur ! Ô voleur ! ", les deux larcins pris de panique, tentent de profiter de l'obscurité pour mettre le voile. Dans cet exercice périlleux, l'un d'eux moins agile se fait choper. Désormais, il est fait " otage" par les occupants. Le lendemain, le cambrioleur fuyard imnforme les populations de N'Gokro de ce que son comparse est "injustement enlevé" par des allogènes. Un mensonge aux effets tragiques. Furieux, des jeunes se rendent en masse à Ono pour exiger que les ravisseurs libèrent leur frère. Sur ces entrefaits, la situation dégénère et se transforme très rapidement en une bagarre rangée. Plusieurs blessés sont déplorés. La communauté allogène qui a subi de lourds préjudices, avale mal la pilule. Elle applique la loi du Talion " Oeil pour oeil, dent pour dent ".
La descente musclée et l'escalade meurtrière

Ainsi le vendredi 4 juillet, une horde de jeunes allogènes munis de gourdins, de machettes et autres objets contondants, effectuent une descente punitive à N'Gokro. Sur les lieux, plusieurs habitations sont saccagées et incendiées. Selon notre informateur, c'était une véritable course poursuite au cours de laquelle des blessés sont enregistrés. Pour les riverains, c'est la ligne rouge que les allogènes ne devaient pas franchir. La réplique de N'Gokro est sanglante et même tragique. Armés de machettes, de haches, de couteaux et de gourdins, ils assiègent plusieurs habitations des allogènes à Ono pour y semer drame et désolation. Selon notre source, l'escalade ferait déjà deux personnes tuées ainsi que de nombreux blessés dans les rangs des allogènes. La terreur est telle que des populations de Ono restent terrées chez elles. Du coup, aucune activité n'est possible dans la localité de Ono, donnant l'impression d'un village en guerre.
L'intervention des forces de sécurité et du préfet de la région du Sud-Comoé
Informées de cette escalade meurtrière, les forces de sécurité se seraient aussitôt sur les lieux pour calmer les ardeurs. Le préfet de la région du Sud-Comoé, Légré Koukougnon a, quant à lui, appelé les communautés belligérantes au calme et à la retenue. Un calme prévaut actuellement à Ono, mais le feu couve encore sous les cendres d'autant que le jeune habitant de N'Gokro appréhendé serait toujours aux mains des ravisseurs. Que lui est il arrivé ? Nul ne sait. À quelques mois seulement des élections présidentielles et vu les vives tensions entre le régime et l'opposition, une telle escalade meurtrière est à vite éviter. Espérons que chaque camp essaiera de mettre de l'eau dans son vin.
Norbert Nkaka