Djaka Touristique 2025 : Grand-Lahou, entre immersion culturelle et nature souveraine

À l’arrivée, après les civilités d’usage, un guide passionné nous a accueillis et présenté les nombreuses possibilités du domaine Bigni. VTT, canoë, balade lagunaire, randonnées botaniques, hébergement sous tente ou en chambre, menus traditionnels riches de saveurs locales : tout est pensé pour une immersion douce mais profonde.

"Le buffet à volonté, les randonnées et les balades lagunaires sont à portée de tous avec des packages dont le tarif varie  5 000 francs, et 70 000 pour une nuité avec les mêmes activités" nous a expliqué le guide, le sourire franc.

La nature ici est souveraine : céphalophes, singes, phacochères, varans et même des chimpanzés peuplent encore ce vaste territoire de plus de 21 000 hectares. Mais c’est surtout la flore qui retient l’attention : azobés, ziba (fromagers), bois rouge, dabima… des espèces rares et précieuses, certaines en voie de disparition, qui font du Parc d’Azagny un véritable sanctuaire végétal.

Le parcours se poursuit, non sans embûches,  lianes rebelles, bourbiers boueux  jusqu’au village de Nandibo 2. Là, la délégation est accueillie avec chaleur et simplicité par une population qui ne s’est pas découragée de nous attendre vu le retard observé dans le timing.. Après les cérémonies usuelles de bienvenus, la notabilité du village nous a présenté les spécificités de leur localité.  Une rencontre authentique avec un peuple au métissage culturel unique.  La particularité dans ce village c'est son métissage culturel.  Nous y rencontrons Monsieur Aka Jean, notable et porte-parole du chef : "Ici, c’est du café au lait : Dida, Avicam, Agni, on vit tous ensemble," confie-t-il avec fierté.
 

Le village vit principalement de l’agriculture, bien que les terres se fassent rares. La femme y est actrice économique et sociale : productrice d’attiéké, gestionnaire, conseillère. Une société villageoise qui cherche à préserver son équilibre malgré les contraintes. Vu le temps qui nous était imparti, la visite pour la grotte sacrée a été reportée.

Le samedi, cap sur Lahou N’Kpamda. Ce lieu empreint d’histoire, identifié comme un ancien point de transit vers l’esclavage, impose le silence et la solennité. Et comme pour sceller cette mémoire, la pluie s’invite soudainement, suspendant notre traversée. Mais l’énergie du groupe l’emporte.

Tambours, chants, danses : un wôyô mené par Les Anges du Youssouman, Solokoh, Tenor System et Djahi Saint Jo électrisent l’ambiance. Les femmes Dida-Godié Avicam entrent dans la danse. Sous les gouttes, la mémoire devient musique.

La journée se conclut à la mairie de Grand-Lahou, transformée en scène vivante des traditions. Préparation de l’attiéké, contes des anciens, rites initiatiques, danses et présentations de tenues de mariage. La culture locale est vivante, transmise, célébrée.

Des artistes venus d’Abidjan apportent une touche contemporaine : Tenor System, Youssouman, et bien d’autres enflamment la soirée, prouvant que tradition et modernité peuvent dialoguer en harmonie.

Des femmes repartent les bras chargés de présents offerts par les partenaires. Cette soirée fut aussi une ode à la solidarité intergénérationnelle.

Dimanche matin, dernier petit-déjeuner à la chefferie de N’Zida, chez Sa Majesté Zoukouan Kokora Gabriel. Au départ curieux, il est heureux d’avoir accepté de recevoir cette forte délégation dans son village d’administration. Les touristes  d’occasion reprennent la route vers Abidjan, le cœur rempli d’images, de sons, de rencontres.

Le Djaka Touristique 2025 a tenu ses promesses : trois jours de découvertes, d’immersion culturelle, de communion avec la nature et les mémoires. Un avant-goût de ce que sera le Djaka Festival, du 8 au 17 août prochain. Un rendez-vous à ne surtout pas manquer.

Edithe Valerie Nguekam à Grand -Lahou.