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Côte d'Ivoire : Interview exclusive/Jean-Louis Billon: « L'ensemble du processus démocratique est un échec »

Rédigé par Abidjan4all le Vendredi 11 Juin 2021 à 10:24 | Lu 337 fois


Boycott de la présidentielle de 2020, réaménagement au sein du Pdci-Rda, retour de Laurent Gbagbo… Dans le style franc et direct qui lui est connu, l'ancien ministre du Commerce, un des pontes du Parti démocratique de Côte d'Ivoire, a répondu à nos questions, mardi 1er juin 2021, au siège de sa formation politique à Abidjan-Cocody. L'interviewé, un des présidentiables du Pdci-Rda, se révèle pudique sur ses ambitions pour 2025. « Que Dieu nous prête longue vie ! », invoque-t-il.


« Le Pdci-Rda va reconquérir le Nord parce que le Nord n'est le bastion de personne », assure le député de Dabakala. @L'infodrome
« Le Pdci-Rda va reconquérir le Nord parce que le Nord n'est le bastion de personne », assure le député de Dabakala. @L'infodrome
Avec du recul, M. le secrétaire exécutif, ne pensez-vous pas que la stratégie de désobéissance civile et de boycott de la présidentielle par l'opposition s'est révélée un échec ?

Je dirai plutôt que c'est l'ensemble du processus démocratique en Côte d'Ivoire qui est un échec. Il ne faut pas voir l'échec que du côté du Pdci-Rda, mais sur l'ensemble du processus démocratique. On s'attendait à voir en 2020, une véritable démocratie avec une vraie passation de charges entre un ancien président et un nouveau président, et avec un taux de participation important aux élections. Finalement, tout cela n'a pas eu lieu. Je le répète souvent : la Côte d'Ivoire est l'un des seuls pays de la sous-région à n'avoir pas connu de transition démocratique calme, transparente, comme ont connu nos voisins du Libéria, du Mali par le passé, du Burkina, du Sénégal, du Nigéria, du Ghana. En Côte d'Ivoire, pays qui se targue d'être la première économie de la sous-région, pays le mieux organisé, aucune génération d'Ivoiriens n'a eu le bonheur de vivre une transition démocratique dans la stabilité, la paix, la transparence et la ferveur. Il n'y a donc pas d'échec du Pdci-Rda, mais un échec de la société ivoirienne, des acteurs politiques et de l'ensemble du système. Cela est à prendre en compte pour le futur. Il faut que nous puissions nous remettre en cause et dire : nous voulons, pour le futur, une vraie démocratie avec une Constitution qu'on ne triture pas avant chaque élection.

Vous admettez tout de même que votre combat contre le « 3e mandat » n'a pas abouti et qu'aujourd'hui, plusieurs de vos camarades sont en détention. Finalement, c'est vous, les gros perdants ?

C'est l'ensemble du processus qui est perdant. C'est la Côte d'Ivoire qui est perdante. Ce n'est pas que le Pdci-Rda. Nous sommes des acteurs parmi d'autres. Encore une fois, ce que nous vivons n'est pas ce que nous souhaitons. Il faut que nous soyons honnêtes avec nous-mêmes. Je pense que la grande majorité des Ivoiriens aurait préféré vivre dans un État véritablement démocratique.

Vous êtes l'un des rares cadres du Pdci-Rda à avoir été élu député dans le Grand Nord. N'est-ce pas une situation désavantageuse pour ce parti dont le Nord a été longtemps un bastion ?

C'est la démocratie locale. Je remercie les populations pour la confiance qu'elles ont placée en moi. La situation que vous relevez montre que lorsqu'on prétend avoir un bastion, cela n'est pas exact. Il faut laisser la démocratie se faire. Beaucoup de candidatures sont stoppées avant les élections. Il y a, d'abord, des velléités de candidatures, puis des tractations, enfin, des personnes qui sont empêchées de se présenter. Il faut être honnête. Il y a des pressions qui se font. Vous êtes un cadre dans une administration, on vous dit : « ce n'est pas vous le choix, donc, il faut laisser un tel se présenter sinon, on vous mute quelque part ». Les questions de tabouret et de fauteuil ! Sous ces pressions, des acteurs ne se présentent pas alors qu'ils auraient eu toutes les chances de l'emporter. Vous avez aussi des personnes qui sont éliminées sur tapis vert.
Pour revenir à l'élection présidentielle, plusieurs candidatures ont été invalidées, d'autres acceptées, alors qu'on sait pertinemment qu'il y en a qui remplissaient toutes les conditions pour être candidat. Quand on laisse tout le monde se présenter, le peuple a le choix. Dans le cadre des législatives, le choix a été fait en ma faveur. C'est une satisfaction pour moi et le peuple Djimini.

Mais quel enseignement peut tirer le Pdci-Rda de cette situation caractérisée par une rareté d'élus dans le Grand Nord ?

Le Pdci-Rda, malheureusement, a abandonné le Nord à un moment donné en pensant que c'était le bastion d'un autre parti. C'était une erreur à ne pas commettre. Le Pdci-Rda va reconquérir le Nord parce que le Nord n'est le bastion de personne. Il ne faut pas oublier une chose : le Pdci, à travers le Rda, est né au Nord de la Côte d'Ivoire. Puisqu'à l'époque de l'Aof (Afrique-occidentale française), c'était à Bamako. Donc, le Rda a commencé au Nord avant d'arriver au Sud. Le Pdci-Rda va reconquérir le Nord déçu par le Rhdp.

M. le secrétaire exécutif, le président Henri Konan Bédié a doté récemment le Pdci-Rda de plusieurs organes. Ces différents organes, dont un comité politique, cohabitent avec le secrétariat exécutif. Beaucoup d'observateurs y ont vu une manière de fragiliser le secrétaire exécutif en chef Maurice Kakou Guikahué dont les relations avec certains pontes sont devenues difficiles. Quel est votre avis ?

Ce n 'est pas tout à fait exact. Le comité politique, qui a été mis en place, n'a pas les mêmes attributions que le secrétariat exécutif. Le secrétariat exécutif conduit le parti et exécute les directives du président du parti. Le comité politique, mis en place, va opérer une réflexion sur les différents aménagements que l'on pourrait faire dans le futur pour le parti. Donc, ce sont deux choses différentes. Pour ce qui est du comité politique, les cadres parcourront le pays et viendront avec des propositions qui seront faites au président du parti et en fonction de cela, il prendra des décisions. Ce sont vraiment deux choses différentes. Il n'y a pas d'antagonisme entre les deux organes.

Il est tout de même une réalité que ce réaménagement se fait à un moment où se joue une crise interne entre des cadres du parti ?

Les rivalités au sein d'un parti, il y en a toujours. Là, suite à l'élection présidentielle de 2020 et dans la perspective de 2025, le parti se repositionne, et pour cela il doit se réorganiser, opérer une mue afin d'arriver, plus fort, en 2025. Voilà l'objet de la réflexion qui est en cours.

L'épisode de la désignation du président du groupe parlementaire du Pdci-Rda a laissé quelques séquelles. Est-ce que le fait de ne pas avoir reconduit systématiquement le professeur Maurice Kakou Guikahué n'était pas un désaveu ?

Non, cet épisode n'a pas laissé de séquelles. Il y a eu un processus de choix. Nous avons estimé qu'après tout ce que nous avons vécu, fin 2020 début 2021, il était important que le secrétaire exécutif en chef se consacre pleinement au secrétariat exécutif et que l'on désigne un autre élu comme président du groupe parlementaire. Au final, le choix est revenu au président du parti, comme c'est la règle, au sein de notre parti. Il a désigné Simon Doh comme président du groupe parlementaire. Et nous avançons. En toute honnêteté, il n'y a pas de séquelles comme vous dites. Nous sommes un groupe bien soudé.

A la suite des violences survenues, le 22 avril, au siège du Pdci-Rda, vous avez fait une sortie à Yopougon. Vous avez estimé que le « le parti, après tout ce qui s'est passé, doit se remettre en question et se positionner pour le futur ». Qu'est-ce que cela voulait dire concrètement ?

Vous rappelez ces propos. C'est ce qui est en train de se faire avec la mise en place d'un comité politique. Je ne faisais qu'anticiper sur ce qui pouvait se passer par la suite. Je pense qu'il y a eu beaucoup de frustrations de la part de la jeunesse qui voulait être plus écoutée, plus entendue, avoir plus de rôle à jouer au sein du parti ; ce qui est normal. C'est une position que j'ai défendue moi-même au bureau politique, et c'est une position que je défendrai demain. Il est important que ceux qui doivent déterminer l'avenir de la Côte d'Ivoire aient également leur avenir devant eux. De même que ceux qui doivent déterminer l'avenir du parti aient leur avenir devant eux. En clair, c’est aux jeunes de dessiner le futur.

Pour vous, un congrès s'impose dans les meilleurs délais ?

Disons, dans un délai raisonnable. Il est normal que nous ayons un congrès avant les prochaines échéances municipales et régionales.

Parlons à présent du retour annoncé en Côte d'Ivoire, de l'ancien président Laurent Gbagbo. Quelle est la place du Pdci-Rda dans les préparatifs de ce retour ?

Nous avons mis en place un comité d'accueil. Nous travaillons avec nos amis du Fpi pour l'accueil du président Laurent Gbagbo. Quand je dis « Fpi », je parle du Fpi de Laurent Gbagbo.

Est-ce à dire que le Fpi dirigé par Affi N'guessan n'est pas dans votre schéma ?

Je pense qu'il faut être pragmatique et intellectuellement honnête. Le simulacre qu'il y a eu avec la justice pour dire que un tel est reconnu comme légal… Les législatives ont démontré qui a véritablement plus de poids. On ne peut pas exclure Laurent Gbagbo du Fpi et faire croire que le Fpi de Laurent Gbagbo n'existe plus. C'est se mentir à soi-même. Comme on dit en Côte d'Ivoire, c'est se blaguer. C'est exactement comme si l'on veut vous faire croire que l'houphouëtisme n'est pas au Pdci-Rda. Félix Houphouët-Boigny n'a connu qu'un seul parti : le Pdci-Rda.

Pensez-vous que la date du 17 juin annoncée par le camp Gbagbo est tenable ?

Moi, je n'en sais rien. Si c'est la date qui est donnée, et si c'est sa date d'arrivée, tant mieux. J'espère qu'elle sera tenue. Le plus tôt, Laurent Gbagbo sera rentré, mieux ce sera pour tout le monde. On pourra entamer un vrai processus de réconciliation duquel on ne peut pas l'exclure.

Que dites-vous des manifestations contre son retour organisées par des associations de victimes ?

C'est un épiphénomène.

La question de fond tourne autour du format de l'accueil. Là où ses partisans estiment qu'il ne peut que recevoir un accueil populaire, le Rhdp évoque un « devoir de mémoire vis-à-vis des victimes » et demande de ne pas « verser dans l'ostentatoire ». Que répondez-vous ?

Vous ne pouvez pas empêcher des personnes de se réjouir du retour de leur parent. Il y en a qui pourraient être mécontents, c'est vrai. Mais vous ne pouvez pas empêcher le sentiment de quelqu'un d'autre. Pour moi, Laurent Gbagbo doit rentrer en paix et dans la paix. La Côte d'Ivoire s'en est remise à la justice internationale, il faudrait qu'on accepte cette justice. Il est, aujourd'hui, libre, acquitté. Il doit pouvoir jouir de ses droits. Vous savez, la justice internationale, les traités sont supranationaux, au-dessus de nos lois nationales. A partir du moment où on est signataire, on accepte ses décisions. Cela fait partie de l'état de droit.

Pour vous, il n'y a pas de raison d'empêcher à Laurent Gbagbo un accueil populaire ? Même des menaces de trouble à l'ordre public ?

Ce serait dommage d'empêcher quoi que ce soit. Si des personnes sont heureuses de le voir rentrer et qu'elles veulent manifester leur joie, pourquoi les en empêcher ? Il ne faut pas restreindre la liberté des citoyens.

Je vous parlais tantôt de l'échec de notre processus démocratique. Dans une vraie démocratie, la liberté d'opinion existe. Il faut accepter les opinions des uns et des autres.

Le secrétaire exécutif en chef du Pdci-Rda a annoncé que les autorités ont donné leur accord pour le retour de Noël Akossi Bendjo en Côte d'Ivoire. Vous y voyez un autre signe de décrispation après le retour d'exil plusieurs proches de Laurent Gbagbo ?

Il est bon que Noël Akossi Bendjo- mais pas que lui, Charles Blé Goudé aussi, et tous les autres qui se sont exclus de la Côte d'Ivoire par peur de voir leur quiétude contrariée- puissent rentrer.

On peut parler de décrispation. Mais la décrispation, ce n'est pas seulement voir les gens rentrer, c'est que les libertés d'opinion, d'action, de réunion soient respectées. Là, on parlera d'une vraie décrispation. On y réfléchit au sein de notre parti, mais je pense qu'au niveau national, dans un processus de réconciliation vraie, on doit avoir une réflexion pour un changement sociétal en Côte d'Ivoire pour que nous ayons une société plus dynamique, plus démocratique, plus libre. C'est véritablement ce qui manque à notre belle nation pour qu'elle puisse être une vraie puissance économique.

Est-il vrai que vous envisagez sérieusement de vous porter candidat à la présidentielle en 2025 ?

Vous savez que je l'étais déjà en 2020. Je me suis retiré par la suite. Je pense que 2020 devait déjà être un passage de flambeau, de positionnement d'une nouvelle génération. 2025 le sera certainement. Disons seulement : Que Dieu nous prête longue vie !

Vous allez donc solliciter le parrainage de votre parti ?

Que Dieu nous prête longue vie ! Vous savez, les hommes font leur plan, Dieu donne son ciel sourit. L'histoire de la Côte d'Ivoire a démontré à quel point cela est vrai.

Nous terminons cette interview par une question relative à la crise dans le secteur de l’électricité. D'après vous, cette crise est-elle bien gérée par les autorités ? Avez-vous des propositions à formuler ?

Nous savons que nous avons depuis un certain nombre d'années, une augmentation régulière de la consommation en électricité et que nous devons faire des investissements régulièrement pour faire face à la demande. Il y a eu des investissements qui ont été faits. Mais visiblement, pas assez. Il faut encore des investissements d'autant plus que nous fournissons l'électricité à des pays voisins. Je pense qu'il n'y a pas eu suffisamment d'anticipation. Gouverner, c'est prévoir. Quand on dirige une compagnie d'électricité, c'est encore plus vrai : la prévision. Je pense que nos acteurs ont manqué de capacité de prévision surtout qu'ils savent la situation qui prévaut, depuis des années. Tous les responsables savent pertinemment qu'il faut mettre en place, tous les deux ans, un certain nombre de mégawatt, et qu'il faut favoriser les initiatives, et le faire le plus vite possible. A vouloir trop traîner en négociation, on finit par se faire surprendre par un déficit de pluie ou toute autre situation. Nous leur demanderons d'être plus vigilants pour les années à venir surtout qu'on a déjà vécu cela en Côte d'Ivoire. L'expérience doit pouvoir servir. Napoléon disait : « se faire battre est pardonnable, se laisser surprendre est inexcusable. »

Source : L'inter 07/06/2021, Interview réalisé par Kisselminan COULIBALY





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