Dépêche – Abidjan, 23 juillet 2025
C’est désormais officiel : Ahoua Don Mello se lance dans la course à la présidence de la République de Côte d’Ivoire. Le vice-président du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), chargé de la promotion du panafricanisme, a confirmé sa candidature ce mardi 23 juillet dans un entretien à Jeune Afrique.
« Je déposerai ma candidature. Mais j’espère qu’un dernier sursaut, un dialogue, aura lieu », a-t-il déclaré, affirmant que sa décision est « mûrement réfléchie ».
Cette annonce intervient dans un climat politique tendu, marqué par l’inéligibilité persistante de Laurent Gbagbo et des divisions stratégiques au sein de son parti. Fin juin, Don Mello avait adressé une lettre à Gbagbo, suggérant que d’autres cadres puissent déposer leur candidature par mesure de précaution. Le courrier, censé rester confidentiel, avait fuité, provoquant remous et sanctions internes.
Ce 23 juillet, deux proches de Don Mello ont d’ailleurs été démis de leurs fonctions au sein du parti par l’ancien président.
Face à ces turbulences, Don Mello assume pleinement son choix, qu’il justifie comme un acte de « nécessité absolue pour l’avenir du parti ». Il entend aussi dépasser le seul cadre du PPA-CI en travaillant à une union plus large de la gauche ivoirienne. Il affirme avoir déjà entamé des discussions avec d’autres figures majeures de l’opposition, dont Simone Gbagbo, Pascal Affi N’Guessan et Mamadou Koulibaly. Sa candidature, dit-il, « sera mise en balance avec les autres », dans l’optique de rassembler les forces progressistes derrière un profil consensuel.
Polytechnicien de formation, ancien ministre de l’Équipement et des Infrastructures, proche du monde diplomatique en tant que représentant Afrique centrale et occidentale auprès des BRICS, Don Mello se présente comme un homme de convergence et d’ouverture. S’il balaie d’un revers de main les difficultés liées aux parrainages, l’enjeu pour lui sera désormais de transformer l’essai politique en dynamique électorale, dans un paysage ivoirien où les clivages restent profonds.
Sa déclaration de candidature marque ainsi une nouvelle étape dans la recomposition de l’opposition et la stratégie d’après-Gbagbo, à quelques mois d’une présidentielle à forts enjeux pour la Côte d’Ivoire.
Ange Pascal