Pouvez-vous nous présenter l’ONG Seemi ?
Je m’appelle Apolline Scholastique Simi et je suis présidente de l’ONG See My Live International, en abrégé Seemi. Notre slogan est : « See me and do like me » autrement dit : « Regarde-moi et fais comme moi ». Notre mission est de sensibiliser et d’agir pour la protection de l’environnement.
Comment avez-vous assuré la gestion des déchets au Djaka Festival ?
Nous avons signé un partenariat avec les organisateurs pour maintenir la salubrité du site. Notre rôle était de collecter les déchets et de gérer les latrines, afin que les festivaliers évoluent dans un cadre propre. Nous avons également tenté d’initier le tri sélectif avec les restauratrices, en leur distribuant des sacs poubelles. Seules quelques-unes ont pu suivre le mouvement, car la pression des clients ne leur laissait pas beaucoup de temps. Mais certaines ont joué le jeu, en séparant bouteilles et autres déchets. Globalement, l’expérience a été positive.
Qu’est-ce qui vous a motivée à vous engager dans la protection de l’environnement ?
J’ai toujours aimé la nature. Mais mon déclic est venu en 2000, après mes études en douane. J’ai vu des femmes laver des sachets plastiques pour les réutiliser. Je me suis dit : pourquoi ne pas créer une ONG pour sensibiliser à une meilleure gestion des déchets ? C’est ainsi qu’est née Seemi.
Le Djaka Festival était-il une première expérience ?
Oui, pour ce festival. Mais nous intervenons souvent lors de grandes cérémonies ou fêtes. C’était un test grandeur nature et nous voulons désormais proposer davantage d’innovations au Commissariat général du festival.
En dehors des festivals, quelles sont vos activités ?
Nous menons des actions variées : plantation d’arbres, lutte contre l’usage excessif de pesticides, formation des femmes rurales à une agriculture respectueuse du sol, notamment pour produire un attiéké plus naturel et mieux conservé. Nous travaillons aussi dans les écoles et auprès des jeunes, car ils sont plus réceptifs au changement.
Que deviennent les déchets collectés ?
À ce stade, nous ne faisons pas encore de transformation. Nous revendons les plastiques, notamment les bouteilles, à des entreprises qui les recyclent. Notre objectif est de montrer que les déchets sont une ressource et non une contrainte.
Quels sont vos projets à venir ?
Notre priorité est la lutte contre la pollution plastique. Nous préparons la création d’un supermarché écologique où les citoyens pourront échanger leurs déchets triés contre des biens de consommation. Nous collaborons aussi avec des ONG partenaires, comme Solide Échange en France, qui nous soutiennent dans nos projets de formation et d’insertion des femmes et des jeunes.
Propos recueillis par EVN
Propos recueillis par EVN