"La Maison des transporteurs de Côte d'Ivoire (Mtci) dont je suis le président, a l'honneur de vous notifier par la présente, un préavis de grève nationale de 72 heures à compter du lundi 9 juin 2025, conformément aux dispositions légales en vigueur", indique clairement le communiqué rédigé le 27 mai 2025. Dans ce courrier de préavis de grève, Soumahoro Mamadou et ses camarades qui mesurent pourtant la portée de ce préavis de soulèvement des transporteurs, mentionnent quelques raisons. "La conséquence de plusieurs démarches infructueuses entreprises auprès de votre ministère... ". Un motif qui indique bien le silence total des autorités face à leurs nombreuses préoccupations. En colère, ces transporteurs se disent désespérés face à cette attitude de mépris vis à vis des nombreuses " injustices " qu'ils disent subir dans leur corporation. En effet, Soumahoro Mamadou, le président de la Mtci que nous avons joint, le dimanche 1 er juin à 18 h 15, a confirmé avec fermeté, être le porteur de ce courrier de préavis de grève pour les 9, 10 et 11 juin prochain. Dans notre entretien téléphonique, le président de cette faîtière a égrené les différents motifs qui déclenchent leur colère. Il s'agit de la vidéo verbalisation, de l'espace de stationnement inexistant, de la centralisation de la carte de stationnement, des taxes douanes des véhicules de transport, des taxes doublement payées à la police et à Quipux, des remorquages abusifs, de l'annulation de la nomination d'un administrateur provisoire à la Matca, d'un audit de la Matca, de l'augmentation de l'âge des véhicules importés à 15 ans ( 5 ans actuellement) et de la subvention des véhicules importés pour le renouvellement des parcs auto.
Dans le courrier adressé au général Vagondo, ministre de l'Intérieur et de la sécurité, le président de Mtci, Soumahoro Mamadou n'a pas manqué d'insister sur "les nombreuses crises que traverse le secteur du transport en général et celui des taxis-compteurs en particulier". Aussi cette décision d'arrêt de travail a t elle été prise à la suite d'une réunion extraordinaire " afin d'examiner en profondeur les difficultés persistantes auxquelles les auteurs du secteur sont confrontés ". En tout état de cause, le président d'une des plus grandes faîtières du transport de Côte d'Ivoire confie qu'il reste toujours ouvert aux négociations. À cet effet, il tiendra une conférence de presse dans les prochains jours au cours de laquelle il situera l'opinion publique sur les démarches appropriées. Il faut noter que depuis l'avènement de l'actuel gouvernement, c'est l'une des premières fois que les transporteurs annoncent un soulèvement d'une telle envergure dans le secteur des transports. Aussi à quelques mois seulement des élections présidentielles qui s'annoncent assez complexes, une paralysie du secteur des transports ne manquerait pas de fragiliser davantage le climat social. C'est pourquoi les acteurs du transports et les ministères techniques doivent très vite accorder leurs violons pour éviter "d'enrhumer" davantage la Côte d'Ivoire.
Norbert Nkaka