Après 1996, la Côte d'Ivoire fait face à une très grave peste porcine africaine et depuis le 15 avril 2024. Cette maladie virale hautement pathogène affectent 19 localités dans 8 régions, notamment le district autonome d'Abidjan, les régions des Lagunes, le Gbôklê, la Nawa, l'Agnéby-Tiassa, la Mé, le Haut-Sassandra et la Marahoué. À ce jour, plus 108 286 porcs ont déjà été abattus. Plus de 1405 éleveurs sont touchés. L'autre conséquence, c'est que cette peste fait perdre aux éleveurs, la bagatelle de 5 milliards F. Mais les autorités du ministère des ressources animales et halieutiques (Mirah) soucieux de ce fléau aux conséquences économiques graves, ont tenu un atelier de renforcement, du 9 au 12 juillet à Dabou dont l'objectif est d'adopter des actions correctives pour une riposte appropriée contre la peste porcine africaine.
Selon Mme Fadiga Haïda, conseillère technique du ministre des ressources animales et halieutiques en charge de hygiène publique vétérinaire, c'est un défi majeur pour le secteur porcin en raison des impacts de la peste porcine au plan sanitaire, économique et social. " C'est une maladie à déclaration obligatoire et sa notification entraîne des restrictions commerciales. Elle n'a ni vaccin ni traitement. La seule alternative est l'abattage conformément aux mesures de police sanitaire vétérinaire prises à travers un arrêté préfectoral portant déclaration d'infection ( Apte). Après l'abattage sanitaire, l'on procède à la destruction des carcasses et des aliments, au nettoyage et à la désinfection avant de procéder à la santénisation pendant 21 jours ", a signifié Mme Sangaré Haïda. Quelle riposte efficace afin d'éteindre les foyers de tension ? Telle la réflexion au cours de cet atelier à issue duquel 6 domaines ont été explorées et 16 actions correctives adoptées. Au titre des domaines, il s'agit de la coordination et de la mobilisation des ressources, de la prévention et sécurité, de la communication des risques, de la surveillance et diagnostic, de la gestion des foyers et le contrôle des mouvements. Tout ceci avec les différentes parties prenantes, à savoir, les éleveurs, administration, le ministère d'État ministère de la Défense, le ministère de l'intérieur et de la sécurité. Quant aux actions correctives à mener pour éviter qu'il y ait autant de porcs abattus, il faut noter entre autres, l'indemnisation des éleveurs, amélioration des moyens logistiques, la modernisation des laissez-passer, la formation des forces de sécurité pour un meilleur contrôle des mouvements d'animaux et le renforcement de la biosécurité. En raison de la situation qui prévaut conformément à la peste porcine africaine, Mme Fadiga Haïda précise que le mal persiste encore à nos jours. Autant il est conseillé aux éleveurs des zones touchées de ne pas reprendre les élevages tant que la mesure reste encore en vigueur. " Les éleveurs ne peuvent pas reprendre l'élevage tant que la santénisation n'est pas effective et tant que la mesure n'est pas levée", a t elle conclu.
Il convient de noter que la peste porcine africaine ( Ppa) est provoquée par le virus dénommé "asfivirus". La population porcine en Côte d'Ivoire est de 400 000 selon les responsables du ministère des ressources animales et halieutiques
Norbert Nkaka