Ils sont environs une quarantaine de sénateurs Jci baptisés les Avrilois (nés au mois d'Avril) qui ont fait une immersion dans l'univers de la pouponnière de Dabou, vieille de 75 ans. Ils avaient les bras très chargés: de l'huile, du lait, du savon, des papiers d'hygiène... le tout dans une ambiance de maternelle. "L'homme est la plus précieuse des richesses. On vient dans leurs mains et repartons dans leurs mains. Nous n'allons plus vous abandonner", a signifié le sénateur Dr. N'Diaye Zoubayrou, saluant la détermination de la directrice de cette structure sociale, Mme Ouattara Korotoumou. Le parrain Oga Sess Daniel a insisté sur la leçon de solidarité qui caractérise la Jci. Quant à Arnoh Théodore, le parrain à vie, il a traduit toute l'émotion ressentie par les sénateurs. "Nous vous aimons parce-que vous êtes nos enfants. Nous souhaitons que Dieu opère le plus grand miracle afin que vous soyez rétablis. Dieu est le maître de tout", a t-il invoqué Dieu avant de remettre les dons.
Mais derrière cette ambiance momentanée avec les poupons, l'univers de la pouponnière de Dabou suscite beaucoup d'émotions car elle abrite des enfants souffrant pour la plupart de handicap moteurs mais aussi d'infirmité difficilement supportable. Les sénateurs ont été si frappés par la complexité des handicaps que certains sont sortis précipitamment des salles, les larmes aux yeux. " Je suis médecin de formation et je vois au quotidien des blessés. Mais je n'ai pas pu supporter de visiter des handicapés d'une telle ampleur. Je n'ai pas pu retenir les larmes ", soutient un médecin-sénateur. De façon unanime, ceux ci ont promis de revenir, cette fois avec beaucoup plus de moyens pour aider ces poupons. Il faut dire que depuis son avènement à la tête de la pouponnière de Dabou, le 17 janvier 2018, Mme Ouattara Korotoumou fait de la situation des enfants de cette structure sociale, son combat personnel. Consciente de ce que les moyens de l'État ne suffisent pas à surmonter les immenses besoins, elle se bat chaque jour à travers des lobbying afin d'apporter la joie de vivre aux handicapés moteurs sévères. Pourvu que ses nombreux appels aient un écho favorable auprès des bonnes volontés parmi lesquelles les sénateurs Jci.
Notons que la pouponnière de Dabou ouverte en 1950, est depuis avril 2015, spécialisée dans la prise en charge des enfants abandonnés handicapés. Elle enregistre à ce jour 108 enfants soient 57 garçons et 51 filles dont l'âge varie de 2 à 44 ans. Des enfants souffrant d'autisme, d'infirmité moteur cérébral, de mutité, de surdité, d'hydrocéphalie, de microcéphalie, d'épilepsie, de troubles de l'attention...
Norbert Nkaka