Février, mars et ce mardi 3 juin, cela fait la 3 ème fois en moins de 4 mois que l'établissement pénitentiaires de Bouaké est secoué par des vagues de protestation. Cela donne vraiment à réfléchir surtout à quelques mois seulement des élections présidentielles. De fait, les populations environnantes trempées dans la psychose de ces soulèvements intempestifs, toujours accompagnés de tirs nourris, ont été prises de panique. Selon le confrère de igbêkê.com, un site bien connu de la capitale du centre, " ces bruits ont alimenté des rumeurs d'une énième tentative d'évasion ". À en croire des informations sourcées, les forces de l'ordre alertées se sont aussitôt déployées en grand nombre pour dissuader les prisonniers en colère. " Pour certains, il s'agissait "d'un mouvement de protestation des détenus contre une opération de fouille menée par l'administration pénitentiaire ", apprend-on. Et pourtant, les contrôles de routine dans le cadre du maintien de la sécurité et de la lutte contre l'introduction d'objets prohibés se pratiquent régulièrement sans bruit. Cette fois, ce contrôle serait avalé de travers par les pensionnaires du camp. " Ces échauffourées ont occasionné des blessés dans les rangs des détenus ", précise le confrère igbêkê. Il a fallu plusieurs heures pour que les tensions s'apaisent. Mais comme l'affirment certains habitants de Bouaké que nous avons joints, la tension reste palpable et le feu couve toujours. On le sait, la ville de Bouaké a constitué le fief de la rébellion dirigée par l'ex premier ministre Guillaume Soro lors de la crise de 2002. Au cours de cette rébellion armée contre le régime de l'ancien président Laurent Gbagbo, des évasions massives ont été déplorées. C'est donc à raison que ces soulèvements récurrents des prisonniers au camp pénal sont perçus comme une véritable menace pour la paix dans le centre du pays et partant pour toute la Côte d'Ivoire. Trois soulèvements en moins de quatre mois ne sauraient être qualifiés d'actes isolés. Alors vigilance !

Norbert Nkaka (igbêkê.com)