Laurent Gbagbo, ex président ivoirien
Ce lundi 09 août 2021, M. Laurent Gbagbo a parlé, a parlé sans retenue.
Le faisant, il a levé au niveau de ses désormais anciens camarades, les garde-fous de respect et de considération.
Le faisant, il a prêté le flanc au décryptage de ses propos, à la critique tout simplement.
Le faisant, il a aussi rompu les digues, offrant ainsi des brèches au « ça ». Et le « ça » en a profité, et le « ça » a parlé en lui. Que de lapsus notamment celui du « caillou », de la "pierre" !
Tous les observateurs attentifs au parcours du Front Populaire Ivoirien depuis son officialisation en 90, ont dû noter les divorces récurrents entre le lead vocal et certains lieutenants du groupe. On peut citer entre autres, pour les plus connus, Don Mello, Ouraga Obou, Louis André Dacoury (le cas le plus symptomatique), Mamadou Koulibaly et maintenant Affi N'guessan Pascal, certainement le dernier « caillou ».
C'est inéluctablement à l'aune du lapsus du « caillou » qu'il faut comprendre ces successives ruptures, ces divorces.
En effet, l'utilisation du mot « caillou » révèle la personnalité réelle de M. Laurent Gbagbo dans son rapport avec ses camarades de lutte.
Le « caillou », c'est l'objet, la chose inerte, froide et sans âme. Le caillou n'a ni volonté, ni sentiments. On peut le contourner, le sauter mais aussi le shooter, le déplacer à volonté. On peut même en faire une arme, donc un bras avancé.
En un mot comme en cent, on peut faire du caillou ce qu'on veut.
Manifestement, M. Laurent Gbagbo semble avoir une approche instrumentaliste de la collaboration. Il semble ne trouver dans ses compagnons, ses collaborateurs que des instruments, des outils qui une fois utilisés, sont à ranger ou à jeter à la poubelle. Ils doivent être à sa disposition pour satisfaire ses désirs et ambitions. Comme des cailloux, ils n'ont pas d'avis à donner.
Alors comment imaginer que le caillou revendique une volonté, une lucidité et des ambitions ?
Comment imaginer que cette personnalité enfouie, adepte de l'instrumentalisation de l'autre, puisse accepter que le caillou veuille faire partie des consciences ?
M. Laurent Gbagbo s'est régulièrement débarrassé de ses lieutenants parce qu'il est tout simplement un dictateur, un despote qui peut-être s'ignore. Sur son parcours de Président du FPI, chaque « caillou » rencontré révélait la face du dictateur. Sur son parcours de Président de la République, chaque « caillou » rencontré révélait la face de l'assoiffé du pouvoir.
Et dire que M. Laurent Gbagbo a combattu M. Félix Houphouët-Boigny au nom de la démocratie et des libertés !
Sortons de la fascination, des renommées surfaites et comme des psy, regardons de près les faits et nous serons définitivement situés.
Sur le chemin de son nouveau Parti, sans doute que M. Laurent Gbagbo rencontrera d'autres « cailloux », mais certainement de vrais cailloux puisqu'ils sont des « rien », vu la dénomination de la secte.
Avec ce départ de M. Laurent Gbagbo, gageons que le FPI originel et original retrouvera ses lettres de noblesse.
Gnêrèwolloh
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