Il y a quelques jours, nous écrivions dans cette même rubrique, que certains partis politiques ivoiriens, en dépit des fausses bravades et des déclarations péremptoires, n'auront d'autres choix à moins d'être suicidaires, que d'opter pour le principe de réalité. Qu'ils n'avaient d'autres choix que de placer la vision, le projet de société au-dessus des individus, les cimetières étant pavés d'épitaphes "d'immortels".
Bien avant cette Opinion, nous écrivions via une autre Opinion, que dans l'élan actuel de notre pays vers le renforcement de l'état de droit, force devrait rester à la loi, notre ciment commun, filtre de nos différences et puissant rédempteur de nos désirs et passions.
La démission de M. Thiam de la présidence du PDCI, parce qu'il s'agit d'une démission et rien d'autre, même avec son relent de capitulation, demeure fondamentalement l'expression d'un réalisme politique face à un Etat qui ne tremble pas et qui semble conscient de son rôle.
Ce réalisme est par contre gagnant pour le PDCI parce qu'il lui offre une opportunité de continuer d'être sur le marché politique, de continuer de se vendre à ceux ou celles qu'il intéresse.
Cette démission pleine d'enseignements, indique aussi que la culture occidentale, celle des vieilles démocraties, qui fait du non respect de la loi un casus belli, a incontestablement déteint sur l'ami des Macron, Trudeau, Blair et autres.
Ceux-là, ont dû certainement lui conseiller le respect des lois de son pays. Nous leur en sommes infiniment reconnaissants.
En effet, le 1er Ministre britannique Boris Johnson n'a t-il pas perdu son poste pour avoir fait la fête, pour n'avoir pas respecté les consignes de confinement pendant la COVID-19 ?
En définitive, en politique comme partout ailleurs, rien ne sert de courir, il faut bonnement partir à point.
Il est notable que M. Thiam ne s'était pas préparer à prendre la présidence du PDCI, encore moins à être candidat à la présidentielle d'octobre 2025. Le décès du Président Henri Konan Bédié ayant été saisi simplement comme une opportunité, il faut à présent ménager la monture pour qui veut aller loin.
En un mot comme en mille, les autres partis politiques ivoiriens qui à des nuances près, sont dans la même configuration que le PDCI, devront emboiter le pas à M. Thiam qui, en activant le processus des plans B, C et autres, s'est positionné du côté de l'opposition comme un pionnier du renforcement de la démocratie et de l'état de droit.
Koulibaly Seydou
Militant du Front Populaire Ivoirien