20 médias régionaux sélectionnés pour l'Emi
Ce sont au total 20 journalistes venus des différentes régions de la Côte d'Ivoire, notamment de Korhogo, de Bouaké, de Gagnoa, de Man, de Bouna, de Dabou, de Soubré, de Dimbokro, de Toumodi, de Divo, de Ferkessédougou, de Yamoussoukro, Tiassalé....et exerçant dans la presse en ligne et les radios de proximité qui ont pris part à cet important atelier. Il s'agissait de leur donner des outils nécessaires sur tout ce qui gangrène l'écosystème des médias afin d'engager les communautés à une lutte résiliente contre le phénomène de la désinformation.
Les maux des médias ou désordre informationnel
Ce n'est un secret pour personne, le phénomène de la désinformation se propage à une vitesse astronomique que les consommateurs de l'information ne savent plus où donner de la tête. Qui dit vrai ? Qui dit faux ? Mais pourquoi une telle propension à intoxiquer les populations? Telles sont les interrogations qui taraudent les esprits. Au cours de cet atelier, le formateur, Sui Kahofi a édifié les journalistes participants sur 3 notions du désordre informationnel, à savoir : la désinformation, la mésinformation et la malinformation. Selon lui, la désinformation est une information délibérément fabriquée de toutes dans l'intention de nuire. Quant à la mésinformation,elle est une fausse information que l'on diffuse dans l'ignorance. Enfin la mal information est une information vraie mais diffusée dans l'intention de nuire ou porter préjudice à un homme ou à une organisation et même à un pays. Comme on le voit, le désordre informationnel perturbe dangereusement l'écosystème des médias vu surtout le nombre des utilisateurs qui croît sans cesse et les moyens financiers et technologiques déployés à cet effet.
Les outils et mécanismes de vérification des fake news en ligne et hors ligne
Comment détecter une fausse information ? Tel était le souci des apprenants. À ce niveau, ils ont bénéficié d'outils technologiques de détection dont le plus connu est la technique de l'image inversée à travers le fact checking. Mais selon le formateur, si la détection de la fausse information est salutaire, il n'en demeure pas moins que le phénomène de la désinformation constitue un réel danger en raison de sa complexité, de sa rapidité et surtout de sa dangerosité. Car une analyse montre que les usagers utilisent parfois les fausses informations soit pour créer le buzz soit pour nuire soit pour plus de like soit pour une attractivité soit même pour manipuler la population. Aujourd'hui, toutes les couches sont touchées par ce phénomène. Aussi les conséquences sont elles multiples et multiformes au plan social, sécuritaire, religieux et politique surtout en période électorale. Et donc la meilleure alternative serait plutôt l'éducation aux médias et à l'informationl'information (Emi) mieux que la répression.
L'Emi , une alternative citoyenne
Pour le formateur, l'éducation aux médias et à l'information (Emi) apparaît comme un outil phare qui permet d'éviter de partager une information non crédible. Elle nous amène vers le savoir-faire et le savoir-être, à utiliser tous les moyens de validation et de régulation avant de diffuser une information. Les enjeux sont d'ordre pédagogique en ce sens que l'information enseigne, éduque et fait changer les comportements mais surtout une éducation aux médias conduit à l'éthique c'est à dire qu'elle permet d'adopter une posture responsable et citoyenne. En clair, l'Emi développe un esprit plus critique et favorise une formation de citoyens plus éclairés et plus responsables. Elle s'intègre à tous les secteurs d'activité. Au final, cet atelier engage les acteurs à établir un programme communautaire dans sa région en vue d'une formation plus rapprochée sur la désinformation et la manipulation de l'information, la désinformation et les discours de haine venant parfois des États étrangers.
Le plaidoyer du Repprelci auprès de l'Unesco pour l'insertion de l'Emi dans les programmes scolaires.
L'un des enjeux de cet atelier est l'éducation de masse envisagée par les responsables du Repprelci en vue de lutter plus efficacement contre la désinformation et ses effets néfastes. " C'est suite au regard sur les dégâts de la désinformation que nous avons conçu ce projet qui bénéficie du financement des États Unis. Nous voulons avoir plus d'impacts sur les populations afin de freiner les fake news à travers l'Emi. Nous lançons un plaidoyer auprès de l'Unesco pour insérer cette éducation aux médias et à l'information dans les curricula du ministère de l'Education nationale et de l'alphabétisation. Cela pourrait permettre d'inculquer la notion de lutte contre la désinformation aux enfants dès le bas âge", a formulé Kébé Mamadi, fact checker et chargé des projets au Repprelci.
Il convient de noter que le Repprelci est une faîtière de la presse en ligne créée le 2 septembre 2006. Le présent projet dénommé 3RC bénéficie d'un financement des États Unis. Lancé en octobre 2024, il prend fin en décembre 2025.
Norbert Nkaka