POLITIQUE — Législatives 2025 en Côte d’Ivoire : opposition divisée et enjeux majeurs pour la recomposition parlementaire
L’élection législative était considérée comme un test pour l’opposition ivoirienne, affaiblie par des divisions internes, des ralliements et des tensions internes. Le PDCI-RDA, l’un des partis les plus anciens du pays, s’est retrouvé dans une situation délicate : malgré des bases historiques solides, il faut composer avec une nouvelle donne politique où le RHDP (Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix) domine largement la scène politique depuis plusieurs cycles électoraux.
Selon des observateurs politiques, plusieurs facteurs expliquent cette fragilisation : l’exil ou l’emprisonnement de figures historiques de l’opposition, l’absence de coordination stratégique entre les différentes forces hors RHDP, et une désaffection d’une partie de l’électorat qui tend à se replier sur des candidats indépendants ou des mouvements locaux.
Dans de nombreuses circonscriptions, les candidats résolus à représenter l’opposition ont dû faire face à des défis logistiques, financiers et organisationnels considérables, parfois exacerbés par une faible couverture médiatique et une visibilité limitée. Les partis émergents, quant à eux, cherchent à capitaliser sur un discours de changement, mais n’ont pas encore réussi à structurer une présence nationale significative.
Les résultats provisoires de ces législatives confirment la domination du RHDP, qui s’impose comme une force incontournable à l’Assemblée nationale. Cette configuration devrait permettre au parti au pouvoir de contrôler l’agenda législatif et de piloter les réformes pendant les prochaines années.
Cependant, la faiblesse de l’opposition pourrait avoir un impact majeur sur la qualité du débat démocratique à l’Assemblée. Une opposition fragmentée et en perte de vitesse pourrait se retrouver dans l’incapacité de jouer pleinement son rôle de contrepoids au gouvernement, notamment sur des questions cruciales telles que la transparence des dépenses publiques, la réforme institutionnelle ou la protection des libertés civiles.
Un autre élément clé de cette élection reste le taux de participation, qui, selon des premières estimations, a été relativement faible dans plusieurs régions du pays. Cette démobilisation électorale traduit une forme de scepticisme ou de désengagement citoyen face à des choix politiques jugés limités ou peu inspirants par une partie de l’électorat.
Pour les analystes, cela pose la question de la légitimité démocratique du prochain Parlement, d’autant que certains segments de la société ivoirienne estiment que le renouvellement des représentants élus doit refléter davantage les aspirations populaires et les options politiques réellement disponibles.
À l’issue de ces législatives, plusieurs défis s’annoncent pour l’avenir politique du pays : renforcer le rôle d’une opposition crédible, engager des réformes institutionnelles qui favorisent une plus grande inclusion politique, et encourager une participation électorale plus dynamique, notamment parmi les jeunes et les populations rurales.
Pour Abidjan4all.net, cette élection représente un moment charnière pour analyser non seulement les chiffres et les résultats, mais aussi les dynamiques politiques profondes qui façonnent la démocratie ivoirienne. Alors que le pays se repositionne sur la scène régionale et internationale, l’Assemblée nationale issue de ce scrutin devra jouer un rôle central dans l’orientation des politiques publiques des prochaines années.














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