Dès les premières notes du gala d’investiture, l’atmosphère était donnée : fierté identitaire, ambition collective et appel à l’unité. Dans la salle comble, parée aux couleurs de la région, se sont rassemblés élus, représentants d’associations, chefs coutumiers, membres influents de la diaspora et anonymes venus témoigner leur soutien à un projet fédérateur inédit.
« Ce que nous lançons ici, ce n’est pas une idée. C’est un plan. Une structure. Un levier de transformation. » Ces mots forts de Serge LOBA Akérahim ont résonné comme un manifeste politique et communautaire. Originaire de Daligoulilier, dans le canton Oparéko, le nouveau président a dressé une véritable feuille de route structurée autour de trois piliers : l’économie, la culture et la solidarité.
Il a annoncé la création d’un Fonds d’Investissement du Grand Loh-Djiboua, destiné à financer des projets structurants dans l’agriculture, la santé, l’éducation, la culture ou encore le numérique. Ce fonds sera géré « avec transparence et rigueur », a-t-il précisé, dans une logique de performance collective et de développement durable.
La culture comme levier d’influence
« Nous avons une culture forte, vivante, unique. » Le président LOBA entend faire rayonner l'identité du Grand Loh-Djiboua à travers des événements, la valorisation des langues, des danses, des alliances ancestrales et des artistes locaux.
L'investiture fut d’ailleurs le théâtre d’un moment culturel d’une rare intensité avec la prestation du Collectif des Artistes du Grand Loh-Djiboua, réunissant des talents remarquables parmi lesquels des voix emblématiques comme Manoo Lele, Diane Solo, Boni Gnahoré, Gnagra et Akérahim qui ont su sublimer l’événement par leurs talents variés, entre rythmes traditionnels et sonorités contemporaines. Ces prestations ont souligné avec éclat la richesse du patrimoine artistique de la région.
Ensemble, le collectif a présenté un titre qu’il a chanté sur scène, devant un public ému et conquis.
Bien que ne faisant pas encore partie du collectif, Mahi K et Chanaka étaient présents. Cette dernière, fidèle à sa réputation, a électrisé la salle lors de son passage solo. Leur présence a témoigné de la solidarité et de l’unité des artistes autour de ce nouveau souffle fédérateur.
L’événement a été magnifié par la l'appui de figures majeures de la scène musicale ivoirienne, à commencer par le grand arrangeur David Tayoro, connu sous le nom de Totorino, dont la signature artistique influence toute une génération de musiciens, ainsi que Joss Men Joss, manager et producteur d’artistes très réputé dans le showbiz ivoirien, dont la présence a confirmé la dimension professionnelle et structurée de cette dynamique culturelle. Leur implication et leur soutien symbolisent une passerelle forte entre la culture, le développement communautaire et la diaspora.
Dans un style accessible et mobilisateur, Serge LOBA a martelé la nécessité de reconnecter la diaspora aux racines culturelles tout en exploitant son potentiel économique à l'international.
Une investiture à la hauteur des ambitions et de la dynamique inclusive
« Personne ne doit être laissé de côté », a insisté Serge LOBA en évoquant le troisième pilier de sa gouvernance : le social et solidaire. La nouvelle fédération proposera un accompagnement juridique et administratif, facilitera les démarches des associations et garantira une solidarité intergénérationnelle et inter-villageoise. L’objectif est clair : ne laisser aucun membre de la communauté sur le bord du chemin.
L’organisation de l'investiture, orchestrée de main de maître par Barthélémy Gnahé et son équipe, a été saluée pour sa rigueur et sa convivialité. Augustin Loubet, confrère et membre du comité, a également joué un rôle clé dans la réussite de cet événement.
Au-delà des discours et des prestations artistiques, cette soirée fut un acte fondateur. Celui d’un mouvement collectif animé par un leadership rassembleur, une stratégie claire et un ancrage culturel profond. En prononçant la maxime Dida : "Oubo bolo, ha o d’éga lé ka." (« Une seule tête ne peut contenir toute l’intelligence »), Serge LOBA a scellé un pacte avec ses frères et sœurs : celui de l’union au service du progrès.

Junior Gnapié