
Ce sont une soixantaine de journalistes de la presse nationale et internationale qui sont allés s'enquérir de la situation qui prévaut suite à l'arrestation des deux personnalités du Ppa-ci que sont Lida Kouassi Moïse et Koné Boubacar, actuellement sous mandat de dépôt et conduits depuis le lundi 11 août au Pôle pénitentiaire d'Abidjan ( ex Maca) ainsi que plusieurs autres militants du parti de l'ex président de la République Laurent Gbagbo interpellés. Ces arrestations font suite aux événements survenus dans la nuit du 1 er août à Yopougon, aux cours desquels un bus de la Sotra a été incendié et un véhicule de la police nationale vandalisé ainsi que ses occupants brutalisés.
Cette conférence de presse achoppait sur trois points essentiels, à savoir : Les atteintes aux libertés individuelles, les détentions arbitraires en cours et les restrictions des mouvements frappant les militants du Ppa-ci. D'entrée, Me Kano Blé a présenté les faits de façon chronologique avant de faire une analyse. Il ressort que le vendredi 1er août aux environs de 23 heures, des individus s'en sont pris à un bus de la Sotra qu'ils ont incendié avant de vandaliser un véhicule de la police nationale et molester ses occupants. C'était à Yopougon. Dès le lendemain, plusieurs individus sont arrêtés et conduits à un lieu tenu secret. Mais dans leurs déclarations, ceux ci se seraient présentés comme des militants du Ppa-ci. Ils auraient cité le ministre Lida Kouassi Moïse et l'ambassadeur Koné Boubacar comme les commanditaires de cette expédition. Des jours plus tard, soit le vendredi 8 août, les deux personnalités citées sont convoquées après que des jours plus tôt, Damanan Adia Pickass, Lasme Blaise, Koua Justin et Dahi Nestor aient été auditionnés le lundi 4 août à 10 h30 au lendemain mardi 5 août à 5 heures. " Sur insistance du Procureur de la République et du directeur général de la police nationale qui disent privilégier la sécurité, le ministre Lida Kouassi Moïse et l'ambassadeur Koné Boubacar sont auditionnés le vendredi 8 août à 22h30 jusqu'au samedi 9 août à 18 heures. Le colonel Kéké, lui, est libéré le 9 août à 15 heures. Par la suite, le directeur de la Dst nous signifie que le ministre Lida Kouassi Moïse et l'ambassadeur Koné Boubacar sont gardés à vue à la préfecture de police. Puis ils sont transférés, le lundi 11 août qu'ils sont transférés à l'Unité spéciale antiterroriste. À ce jour nos deux clients sont sous mandat de dépôt et transférés au Pôle pénitentiaire d'Abidjan ( ex Maca)", relate Me Kano Blé. Quant à l'anlyse, Me Kano, l'un des avocats du Ppa-ci signifie trois violations. "Les règles de procédure ont été violées. Les droits de la défense ainsi que ceux de la présomption d'innocence également", signifie t il, indiquant que le collectif a saisi le procureur général près la Cour d'appel d'Abidjan ainsi que le Conseil supérieur de la magistrature afin que des solutions soient trouvées.
Me Dako Zahui a enfoncé le clou en dénonçant la façon cavalière avec laquelle le ministre d'État Lida Kouassi Moïse et l'ambassadeur Koné Boubacar ont été auditionnés, placés sous mandat de dépôt et conduits au Pôle pénitentiaire d'Abidjan comme de vulgaires individus. " On s'est installé dans le droit commun pour arrêter deux personnalités comme de vulgaires individus ", s'offusque t il. Car selon lui, la loi n° 201/du 16 juillet 2005 portant statut des anciens présidents de la République, des anciens président d'institutions et des anciens membres du gouvernement, en leur article 42, 43 et 684 nouveau du code de procédure pénale a été violée. "L'arrestation ou la détention des deux personnalités devraient faire l'objet d'une procédure exceptionnelle, conformément aux articles 42, 43 et 684 nouveau du code de procédure pénale. Car il n'appartient pas à un gendarme ou à un commissaire de police de procéder à leur arrestation mais des personnes spéciales à leur niveau. Leur arrestation devait être soumise à une procédure spéciale eu égard à l'importance des rôles qu'ils ont joué", précise Me Dako Zahui Toussaint
Dans cette série de dénonciation Me Tapi Sylvain déplore, quant à lui, que le procureur de la République n'ait pas agi conformément à la loi, surtout en ce qui concerne les aveux des présumés auteurs des actes perpétrés le vendredi 1er août à Yopougon. "Ils ont été auditionnés sans avocats. Ensuite, un aveu doit se faire de façon libre, sans contrainte. Ce qui ne semble pas le cas. Ils ont été tenus en des lieux secrets. Pis, le fait que certains gendarmes et policiers portent des cagoules et pénètrent dans des domiciles par effraction sont des violations. Aussi des décisions de restrictions de mouvements doivent être motivés", a t il dénoncé. En clair, sans accuser le pouvoir, le collectif des avocats fait remarquer que ces derniers jours, plusieurs arrestations des militants du Ppa-ci, et les cas de violations les concernant, laissent croire que le régime s'acharne contre les militants du parti de Laurent Gbagbo qu'on tente d'intimider ou de museler à travers des actes de justice qui semblent prendre la justice elle même à contre pied.
Il faut noter que outre les journalistes, plusieurs membres du Ppa-ci sont venus apporter leur soutien au collectif des avocats. Ce sont les ministres Lia Bi Douayoua et Vincent Pierre Lokrou, Mme Lohourougnon Odette, Séhi Gaspard, Dadié Pierre, Kplo Dominique, Patrice Kouté, Ouraga Eugénie et Zadi Bouazo, directeur de cabinet du ministre Lida Kouassi Moïse
Norbert Nkaka