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Laurent Gbagbo sur AFO Media : “Ce n’est pas une élection, c’est un coup d’État civil” — Le cri d’alarme d’un patriarche désabusé

Rédigé par Ange Pascal le Jeudi 23 Octobre 2025 à 12:13 | Lu 63 fois


Invité de la chaîne AFO Media à trois jours du scrutin présidentiel, Laurent Gbagbo a livré une interview sans détour, où lucidité, amertume et dénonciation se sont mêlées. L’ancien chef d’État, désormais âgé de 80 ans, y voit non pas une élection démocratique, mais “un braquage électoral”, accusant le pouvoir d’avoir confisqué le processus politique. Entre confidences sur sa santé, ses regrets et sa vision du pouvoir actuel, l’entretien sonne comme un testament politique.


Laurent Gbagbo, président du PPA-CI
Laurent Gbagbo, président du PPA-CI





Un Gbagbo lucide, mais désabusé
À 80 ans, Laurent Gbagbo affirme ne plus vouloir “occuper de fonctions politiques”, tout en refusant toute idée de retraite. “Il n’y a pas de retraite en politique”, glisse-t-il avec son ironie coutumière. Ce retrait partiel ne traduit pas un renoncement, mais plutôt une volonté de se situer dans le rôle du “veilleur de la République”. Cependant, ses propos traduisent un désenchantement profond face à une scène politique qu’il juge verrouillée et dévoyée.

“On ne m’a jamais laissé gouverner”
Revenant sur son parcours, Gbagbo revisite son histoire au prisme de la guerre et de l’injustice. De la tentative de coup d’État de 2001 à la rébellion de 2002, il rappelle que son mandat fut continuellement sabordé. “Ils m’ont donné une longévité inespérée”, ironise-t-il, accusant ses adversaires politiques, la France de Nicolas Sarkozy et une partie de la communauté internationale d’avoir orchestré sa chute.

Ce retour sur le passé est aussi une charge contre la mémoire sélective de ses opposants. “La Constitution disait qu’en cas de division du pays, on ne peut pas organiser d’élection”, rappelle-t-il, insinuant que le respect des règles n’a jamais été le souci de ceux qui l’ont combattu.

La candidature avortée : un symbole d’exclusion
Pour l’ancien président, son éviction de la présidentielle 2025 n’est qu’un épisode de plus dans ce qu’il qualifie de “stratégie d’élimination politique”. Sa condamnation dans l’affaire dite du “braquage de la BCAO” lui apparaît comme un prétexte juridique pour l’écarter :
“La BCAO n’a jamais dit qu’elle avait été braquée. Elle n’a jamais porté plainte. C’est un mensonge d’État.”
Et de conclure avec amertume :
“Ceux qui pouvaient gagner les élections ont été écartés. Ce qui se prépare, ce n’est pas une élection, c’est un coup d’État civil.”
Cette déclaration, l’une des plus fortes de l’entretien, résume à elle seule la perception qu’a Gbagbo du processus électoral ivoirien : une mascarade institutionnelle au service d’un pouvoir qu’il juge illégitime.

Une opposition fragmentée et impuissante
Interrogé sur l’incapacité de l’opposition à s’unir, Gbagbo reconnaît une certaine désorganisation mais rejette la responsabilité sur le contexte :
“Il y avait 60 candidats. Au départ, tout le monde pensait qu’il s’agissait d’une élection. Aujourd’hui, on sait que ce n’en est pas une.”
Le ton est amer, fataliste presque. Gbagbo reproche aux siens de ne pas avoir compris la nature du combat politique. L’épisode Don Mello, candidat sans l’aval du PPACI, illustre cette fracture interne. “Ce n’a jamais été un débat au sein du parti”, tranche-t-il, avant de rappeler qu’il n’appelle à voter pour personne. Une position de boycott assumée, qui fragilise davantage l’opposition.

Un coup d’État civil et une démocratie confisquée
L’accusation de “coup d’État civil” n’est pas nouvelle, mais elle prend ici une tonalité quasi testamentaire. Pour Gbagbo, le quatrième mandat d’Alassane Ouattara s’inscrit dans une logique de confiscation du pouvoir :
“Ils ne respectent pas la Constitution. En Afrique, il y a les putschs militaires, mais il y a aussi les putschs civils. Et souvent, ce sont eux qui préparent les coups d’État militaires.”
L’ancien président rejette aussi les justifications sécuritaires avancées par le pouvoir :
“On ne reste pas au pouvoir parce qu’il y a des menaces. Sinon, Trump ou Biden seraient présidents à vie.”
Ce passage révèle une vision claire : la dérive autoritaire du régime ivoirien ne se cache plus derrière les mots, elle s’institutionnalise.

Liberté, bilan et héritage
S’il reconnaît ne plus avoir la vigueur de ses 55 ans, Gbagbo revendique une lucidité intacte. Il oppose son “bilan de liberté” au “bilan d’infrastructures” vanté par le camp présidentiel :
“Quand j’étais au pouvoir, il n’y avait pas de journalistes emprisonnés. Aujourd’hui, on parle de centaines d’arrestations.”
Cette phrase résume le contraste entre deux modèles de gouvernance : celui du développement matériel contre celui de la liberté politique. Pour lui, la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui a sacrifié la démocratie sur l’autel de la stabilité apparente.

Les leçons à tirer : un cri d’alarme et un avertissement
Derrière le ton calme, parfois moqueur, c’est un Gbagbo inquiet que l’on entend. Il redoute une normalisation du viol constitutionnel, une indifférence généralisée face à la confiscation du pouvoir. En refusant d’appeler à voter, il envoie un signal politique fort : celui d’une désobéissance silencieuse.
Cette interview marque peut-être la fin d’un cycle — celui des grandes figures historiques ivoiriennes — mais aussi le début d’une ère incertaine où le peuple, fatigué et désabusé, pourrait choisir l’abstention comme ultime forme de protestation.


Laurent Gbagbo n’est plus un acteur central du jeu politique, mais il demeure sa conscience critique. Son diagnostic du système ivoirien, qu’il qualifie de “coup d’État civil”, interpelle bien au-delà des clivages partisans. À travers ses mots, c’est toute une génération politique qui se regarde dans le miroir de ses échecs et de ses illusions.


Par Ange Pascal | Abidjan4all.net

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