L’urgence écologique au cœur des grands rendez-vous culturels
Festivals, concerts en plein air, carnavals… Ces grands rassemblements populaires sont synonymes de convivialité et de communion, mais ils produisent aussi un revers peu reluisant : des montagnes de déchets. Entre bouteilles d’eau vides, sachets plastiques, restes alimentaires, gobelets jetables et capsules de boisson, l’empreinte environnementale d’un festival peut être lourde. Dans un pays comme la Côte d’Ivoire, où les dispositifs de tri sélectif et de recyclage dans des festivals restent embryonnaires, la question de la gestion des déchets lors d’événements de masse devient cruciale. Car au-delà de l’ambiance et de l’effervescence, il en va aussi de la santé publique, de la propreté urbaine et du respect de l’environnement.
C’est dans ce contexte que l’édition 2025 du Djaka Festival, organisé du 8 au 17 août dans la ville de Divo, a innové en intégrant une ONG environnementale, See My Live International (Seemi), dirigée par Mme Appoline Scholastique Simi. Leur mission : sensibiliser les festivaliers et expérimenter un début de tri sélectif, une première dans l’histoire du festival qui célèbre depuis vingt ans le patrimoine culturel Dida.
Un festival à forte empreinte environnementale
Chaque soir, plus de 5 000 personnes ont convergé vers le grand terrain, à quelques encablures de la mairie de Divo. Au son de l’orchestre très animée d’une société brassicole de la place, et des artistes invités, la fête battait son plein. Mais derrière les décibels et les danses endiablées, l’autre spectacle était celui de la consommation effrénée et de la production massive de déchets.
Sur le site, deux toilettes mobiles accueillaient la foule. À côté, de jeunes bénévoles vêtus de chasubles jaunes et verts circulaient entre les stands et les spectateurs, armés de sacs poubelles. Ces jeunes n’étaient pas de simples agents de nettoyage : ils appartenaient à l’ONG Seemi, pionnière de la gestion des déchets en milieu festif dans la localité de Divo. Leur présence a surpris plus d’un festivalier, habitué à voir les espaces se couvrir de détritus sans réel suivi.
Sur le site, deux toilettes mobiles accueillaient la foule. À côté, de jeunes bénévoles vêtus de chasubles jaunes et verts circulaient entre les stands et les spectateurs, armés de sacs poubelles. Ces jeunes n’étaient pas de simples agents de nettoyage : ils appartenaient à l’ONG Seemi, pionnière de la gestion des déchets en milieu festif dans la localité de Divo. Leur présence a surpris plus d’un festivalier, habitué à voir les espaces se couvrir de détritus sans réel suivi.
Le pari de la sensibilisation et du tri sélectif
« Nous avons voulu montrer que la fête et la propreté peuvent aller de pair », explique Mme Appoline Simi, présidente de l’ONG. Son équipe a signé un partenariat avec le comité d’organisation pour assurer la salubrité du site : collecte des déchets, entretien des latrines, distribution de sacs poubelles aux restauratrices et sensibilisation au tri sélectif.
L’expérience, si novatrice soit-elle, n’a pas été de tout repos. Les restauratrices, soumises à la pression des clients, avaient peu de temps pour séparer bouteilles plastiques et déchets organiques. « Quelques-unes ont joué le jeu, mais la plupart ont eu du mal à suivre. C’est compréhensible : dans le feu de l’action, le tri paraît secondaire », confie Mme Simi. Malgré tout, certaines ont intégré la consigne de mettre de côté les bouteilles d’eau, ce qui constitue déjà un premier pas.
L’ONG Seemi s’appuie sur la méthode des « 4R » : Recenser, Récupérer, Récompenser et Recycler. Lors du festival, cette logique a été testée à petite échelle. Les restauratrices qui ont coopéré ont reçu de petits lots symboliques en guise d’encouragement. L’idée est de créer une habitude durable : montrer que les déchets ont de la valeur et qu’un geste simple peut être gratifiant.
« Nous avons voulu montrer que la fête et la propreté peuvent aller de pair », explique Mme Appoline Simi, présidente de l’ONG. Son équipe a signé un partenariat avec le comité d’organisation pour assurer la salubrité du site : collecte des déchets, entretien des latrines, distribution de sacs poubelles aux restauratrices et sensibilisation au tri sélectif.
L’expérience, si novatrice soit-elle, n’a pas été de tout repos. Les restauratrices, soumises à la pression des clients, avaient peu de temps pour séparer bouteilles plastiques et déchets organiques. « Quelques-unes ont joué le jeu, mais la plupart ont eu du mal à suivre. C’est compréhensible : dans le feu de l’action, le tri paraît secondaire », confie Mme Simi. Malgré tout, certaines ont intégré la consigne de mettre de côté les bouteilles d’eau, ce qui constitue déjà un premier pas.
L’ONG Seemi s’appuie sur la méthode des « 4R » : Recenser, Récupérer, Récompenser et Recycler. Lors du festival, cette logique a été testée à petite échelle. Les restauratrices qui ont coopéré ont reçu de petits lots symboliques en guise d’encouragement. L’idée est de créer une habitude durable : montrer que les déchets ont de la valeur et qu’un geste simple peut être gratifiant.
Un pas timide, mais nécessaire
L’initiative au Djaka Festival marque une étape importante, mais elle met aussi en lumière les limites actuelles. La Côte d’Ivoire ne dispose pas encore d’un cadre réglementaire exigeant que les organisateurs d’événements garantissent un nettoyage rigoureux après leurs manifestations. La responsabilité repose surtout sur la bonne volonté des promoteurs et sur le règlement de collecte en vigueur dans les communes. Résultat : trop souvent, les sites de festivals ou de concerts sont laissés dans un état lamentable, les déchets finissant dans les caniveaux, aggravant inondations et insalubrité.
L’expérience de Divo, bien qu’imparfaite, ouvre donc une brèche : celle d’une réflexion nationale sur l’impact écologique des manifestations culturelles. Elle prouve que même au cœur d’une ambiance festive, il est possible de mobiliser et de responsabiliser le public.
L’expérience de Divo, bien qu’imparfaite, ouvre donc une brèche : celle d’une réflexion nationale sur l’impact écologique des manifestations culturelles. Elle prouve que même au cœur d’une ambiance festive, il est possible de mobiliser et de responsabiliser le public.
Une nécessité incontournable
À l’heure où le monde entier s’interroge sur l’avenir de la planète et où la Côte d’Ivoire cherche à renforcer ses politiques environnementales, la gestion des déchets dans les festivals n’est pas un luxe, mais une nécessité. Le Djaka Festival 2025, grâce à l’engagement de l’ONG Seemi, a donné un aperçu de ce que pourrait être un évènement festif écoresponsable.
L’espoir est que cette première expérience inspire d’autres organisateurs et incite les pouvoirs publics à encadrer davantage la question. Car la fête ne doit pas être un prétexte à l’insalubrité. Au contraire, elle peut devenir un vecteur d’éducation citoyenne et écologique. Comme le rappelle Appoline Simi : « Les déchets sont une richesse, encore faut-il savoir les voir autrement. »
Edithe Valerie à Divo
À l’heure où le monde entier s’interroge sur l’avenir de la planète et où la Côte d’Ivoire cherche à renforcer ses politiques environnementales, la gestion des déchets dans les festivals n’est pas un luxe, mais une nécessité. Le Djaka Festival 2025, grâce à l’engagement de l’ONG Seemi, a donné un aperçu de ce que pourrait être un évènement festif écoresponsable.
L’espoir est que cette première expérience inspire d’autres organisateurs et incite les pouvoirs publics à encadrer davantage la question. Car la fête ne doit pas être un prétexte à l’insalubrité. Au contraire, elle peut devenir un vecteur d’éducation citoyenne et écologique. Comme le rappelle Appoline Simi : « Les déchets sont une richesse, encore faut-il savoir les voir autrement. »
Edithe Valerie à Divo